Article publié le 03/12/2007 Dernière mise à jour le 03/12/2007 à 08:35 TU
Les opposants à la réforme constitutionnelle célèbrent leur victoire dans les rues de Caracas.
(Photo : Reuters)
Cette défaite est effectivement un événement à l'échelle du Venezuela bien sûr, mais aussi à l'échelle de l'Amérique latine et peut-être au-delà. C'est d'abord un événement à l'échelle du Venezuela parce que c'est la première fois depuis son élection à la présidence il y a huit ans qu’Hugo Chavez subit une défaite électorale.
Depuis son élection, il allait de succès en succès. Malgré l'hostilité viscérale des milieux d'affaires, il était porté par les secteurs populaires du pays qui pour la première fois voyait à la tête de l'Etat vénézuélien un dirigeant qui tentait de résoudre leurs problèmes, de les sortir de la misère dans laquelle ils étaient plongés malgré les énormes ressources pétrolières du Venezuela.
Et de fait, Hugo Chavez utilise le trésor pétrolier du pays pour construire des écoles, des dispensaires, construire des routes. Des milliers de médecins cubains ont été recrutés et soignent une population qui n'avait jusqu'alors jamais eu accès à un système de santé digne de ce nom.
Une nation socialiste n'a pas séduit les électeurs
Cela n'a pas suffi pour gagner ce référendum. Malgré les tombereaux de dollars qui se sont déversés sur eux, les électeurs vénézuéliens, même dans les couches populaires, ont vraisemblablement su garder un minimum de clairvoyance.
Le charisme indéniable de Chavez ne les a pas convaincus qu'il était indispensable d'en faire un président à vie.
Les arguments des opposants ont porté. En particulier de ceux qui étaient avec Chavez jusqu'à présent mais qui ont pris leurs distances, chez les militaires comme chez les politiques, en raison de sa volonté de faire du Venezuela une nation socialiste.
Un événement à l'échelle mondiale
Jusqu'à maintenant Hugo Chavez se présentait comme un leader régional incontournable. Il y a certes la ressource pétrolière qui lui donne des moyens d'action importants.
Mais il y a aussi, il y avait aussi l'onction du suffrage universel, le fait qu'il pouvait revendiquer un appui populaire massif. Avec cette défaite, il est incontestable que son aura régionale va en prendre un coup.
Mais au-delà du continent latino-américain, il ne faut pas oublier que le Venezuela est un membre éminent de l'OPEP et que Chavez a beaucoup fait pour redynamiser cette organisation des producteurs de pétrole. Là aussi, malgré l'importance de la production vénézuélienne, il est vraisemblable qu'il va perdre en influence.
Le non l'emporte avec 50,7 % des voix pour le bloc A et 51% pour le bloc B, le projet de réforme étant en effet divisé en deux paquets d'articles.