Pakistan

Réunion inédite Benazir Bhutto-Nawaz Sharif

Article publié le 03/12/2007 Dernière mise à jour le 03/12/2007 à 22:00 TU

La rencontre entre les deux leaders de l'opposition, Benazir Bhutto et Nawaz Sharif, était attendue depuis plusieurs jours.
(Photo : Reuters)

C’est la première rencontre des deux anciens Premiers ministres rivaux, depuis leur retour d’exil respectif. La réunion a été organisée pour tenter de combler le fossé en train de se creuser entre les deux formations politiques, alors que le président Musharraf fait son possible pour obtenir l’adhésion du plus grand nombre de partis à son agenda électoral. Les prochaines élections générales sont programmées pour le 8 janvier prochain alors que l’état d’urgence est maintenu jusqu’au 16 décembre. Si les conditions d’un scrutin libre et transparent ne sont pas réunies, l’opposition menace de boycotter le scrutin. Cette menace est plus que jamais à l’ordre du jour.

Avec notre envoyée spéciale, Sophie Malibeaux

Les deux principales formations de l’opposition ont donné la nette impression qu’elles reprenaient  la main à l’issue de cette réunion inédite, alors que ces derniers jours les forces contraires semblaient creuser le fossé, au profit du parti au pouvoir.

En fait, Benazir Bhutto et Nawaz Sharif n’ont pas tranché sur la question du boycott des élections, ils se donnent du temps. Et comptent mettre ce temps à profit pour obtenir de Pervez Musharraf des garanties pour un scrutin libre et transparent.

Lui qui semblait pouvoir tirer le meilleur parti des divergences au sein de l’opposition se trouve maintenant acculé, sommé de répondre aux exigences de ses adversaires.

Benazir Bhutto est allée jusqu’à déplorer le rejet de la candidature de son rival par la Commission électorale, sachant qu’elle-même peut subir un tel revers, au cas où la justice annulerait l’ordonnance qui lui permet pour l’instant d’échapper aux poursuites judiciaires.

C’est du donnant donnant. Benazir Bhutto, l’hôte de cette réunion à Islamabad est cependant apparue beaucoup plus à l’aise que son invité, Nawaz Sharif. Lui a dû faire marche arrière depuis jeudi dernier, lorsqu’il se prononçait pour le boycott, avant d’avoir réussi à rassembler la totalité de l’opposition sur cette ligne.