par Sonia Rolley
Article publié le 06/12/2007 Dernière mise à jour le 06/12/2007 à 02:55 TU
Après deux jours de combats à l'est du Tchad entre les troupes du RFC de Timan Erdimi et l'armée gouvernementale, le calme est revenu hier. Les premiers affrontements se sont déroulés dans des « ouadis » (rivières asséchées) au sud de la montagne de Tourga, dans le département du Dartama.
« Nous suivions leur trace et lorsqu’on est arrivé ici, ils nous ont tendu une embuscade », explique le premier adjoint du chef d’état-major général, Abderahim Bahar Itno, assis sous un arbre, un téléphone satellite à la main. Le chef des opérations a d’ailleurs le bras en écharpe, blessé lors de ces premiers accrochages. « Mais on a rapidement chassé l’ennemi », rassure-t-il.
De son côté, le RFC affirmait, à l’issue de ces accrochages, avoir mis l’armée tchadienne en déroute.
Dans cette zone propice aux embuscades, tout est fait pour empêcher la progression rapide des picks-ups, entre bancs de sable et branches à moins d’un mètre cinquante du sol. Elles fouettent au passage les militaires entassés à l’arrière des véhicules.
Ici, il n’y a aucune présence militaire permanente. D’un geste de la main, un militaire désigne un amas rocailleux, plus au nord, où se trouverait leur campement. Sur ce champ de bataille, gisent, dispersés, près d’une dizaine de véhicules calcinés ou endommagés et quelques corps recouverts de bâches ou de blousons. Certains militaires profitent d’un arrêt pour s’allonger sous les arbres, à quelques mètres des vestiges des combats. « C’est le 11e jour d’opération », explique l’un d’entre eux. « Nous nous sommes battus cinq fois, nous sommes très fatigués, on n’a pas à manger, ni d'endroit pour se reposer », affirme-t-il.
Les hostilités à l’est du Tchad avaient repris le 26 novembre dernier, opposant à trois reprises l’armée tchadienne à l’UFDD de Mahamat Nouri, puis à deux reprises au RFC de Timan Erdimi.
Mais les militaires profitent aussi de leur passage pour faire sauter au lance-roquette les véhicules qui pourraient être réparés. « Il ne faut pas qu’ils soient récupérés par qui que ce soit, les rebelles, d’autres militaires ou la population civile », confie l’un d’entre eux, après avoir tiré au RPG sur un pick-up à moitié désossé mais dont le moteur était intact.
Sur fond de bruit d’explosions, la colonne de l’armée nationale tchadienne se remet en route, sous bonne surveillance des avions militaires français et des hélicoptères tchadiens qui quadrillent le secteur. « Ce sont les patrouilles qui recherchent les rebelles », explique un jeune soldat.
Les officiers supérieurs expliquent pourtant que les rebelles du RFC ont fui au Soudan, après les combats de mardi. Près de douze heures d’échanges de tirs, durant lesquelles l’armée tchadienne a tenté de déloger les rebelles du RFC de leurs positions au cœur du massif montagneux de Kapka. « Ils pourraient toujours se camoufler quelque part dans les montagnes, on ne sait plus », poursuit le jeune militaire tchadien.
A lire