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Algérie

Le pays s’interroge

Article publié le 12/12/2007 Dernière mise à jour le 13/12/2007 à 09:08 TU

Au lendemain du double attentat d’Alger qui a fait plusieurs dizaines de morts, la population, en deuil, s’inquiète d’un retour de la violence. Les attentats du 11 décembre ont été revendiqués par al-Qaïda au Maghreb, sur un site internet islamiste. Les Algériens redoutent que leur pays renoue avec les attaques terroristes. Abdelmalek Droukdel est recherché par la police.

Avec le correspondant de RFI à Alger

Alger au lendemain des attentats.(Photo : AFP)

Alger au lendemain des attentats.
(Photo : AFP)

Les Algérois sont encore sous l’effet du choc provoqué par les deux attentats kamikazes d’hier mardi. On n’en revient toujours pas de la reprise de ce type d’actes criminels, d’autant plus que les services de sécurité avaient annoncé que les réseaux de fabrication d’engins piégés avaient été démantelés, notamment ceux impliqués dans les principaux attentats du 11 avril et celui de Batna par exemple.

Et il y a chez les Algérois, un sentiment de colère et de dépit ; du dépit d’être obligés de subir cette situation. On retrouve ce sentiment également chez de nombreux Algériens qui se sont exprimés sur les radios et télévisions publiques. Cela ravive de nouveau les mauvais souvenirs de la sanglante décennie 90.

Et puis, en même temps, à Alger, les regards restent tournés vers Hydra, où les secouristes, aidés de chiens renifleurs ont travaillé pour essayer de sauver les personnes encore sous les décombres. D’ailleurs, un septième rescapé a été dégagé mercredi matin des décombres des locaux de l’Onu.

Echec de la politique de réconciliation nationale ?

Dans la rue, les auteurs de ce double carnage sont qualifiés de « barbares », et personne, mais vraiment personne, ne songe à la moindre clémence à leur égard.

Certains y voient la main de l’étranger, une main qui manipulerait ces terroristes pour empêcher que l’Algérie ne retrouve sa stabilité et la paix. D’autres estiment que c’est carrément l’échec de la politique de réconciliation nationale. Alors, la presse globalement n’abonde pas dans ce sens. « Il est capital, malgré le désarroi, d’affirmer avec force qu’il ne faut pas céder au terrorisme, cela serait la pire des choses, écrit El Watan, en appelant à un sursaut national, mais sans dire en quoi consisterait ce sursaut national.

Pour un autre journal, comme L’Expression par exemple, la vigilance citoyenne ne peut suffire, car il appartient à l’Etat de protéger ses nationaux. En fait, même si on pense qu’il y a quelque part échec, on ne semble pas trouver d’alternative à la politique de réconciliation nationale du président Bouteflika.


Le chef d'al-Qaïda au Maghreb, Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussaab Abdelouadoud, 36 ans, a répandu en Algérie la stratégie de l'attentat-suicide et de la guerre urbaine à outrance. Il est considéré comme «l'ennemi public N°1» par les forces algériennes de sécurité, qui ont mobilisé des milliers d'hommes pour le traquer.

L'homme le plus recherché d'Algérie, Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussab Abdelouadoud (d) et Ahmed Abou al-Baraa.(Photo : AFP)

L'homme le plus recherché d'Algérie, Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussab Abdelouadoud (d) et Ahmed Abou al-Baraa.
(Photo : AFP)

A écouter

Le GSPC veut isoler l'Algérie

« Dans un communiqué l’ONU est qualifiée "d’antre de l’apostasie internationale"… Le GSPC veut pousser les étrangers à quitter l’Algérie pour l’isoler du monde... »

13/12/2007 par Amar Ben Salem

Chérifa Keddar

Présidente de l'association de victimes du terrorisme « Djazaïrouna »

« Ces attentats prouvent l'échec de la politique de pardon du président Bouteflika, à la fois dans son principe, et dans son efficacité. Non seulement on offre le pardon et une prime aux terroristes, on dénie en plus le droit de justice, de mémoire et de vérité aux victimes.»

13/12/2007 par Sébastien Nemeth