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Afrique du Sud

Jacob Zuma menacé par la justice

par  RFI

Article publié le 20/12/2007 Dernière mise à jour le 20/12/2007 à 15:38 TU

Jacob Zuma(Photo : AFP)

Jacob Zuma
(Photo : AFP)

Les choses commencent mal pour le tout nouveau président du parti au pouvoir en Afrique du sud. A peine élu, Jacob Zuma risque d’être inculpé pour une affaire de corruption. Le Procureur général ne lui a pas laissé beaucoup de temps pour savourer sa victoire à la tête de l’ANC.

Mokotedi Mpshe a confirmé ce jeudi matin qu’il avait suffisamment de preuves pour mettre en examen Jacob Zuma. Son porte-parole a enfoncé le clou en expliquant à la radio que la décision était imminente. Techniquement, rien de fondamentalement nouveau, mais la proximité entre cette annonce radiodiffusée et le discours d’investiture du nouveau président est troublante.

En tous les cas, elle va gâcher l’intervention attendue de Zuma. A la radio sud-africaine, on ne parle que des soupçons de corruption qui pèsent sur lui dans cette affaire de pots-de-vin touchés en 99 dans le cadre d’un grand contrat d’armement.

On s’attendait à ce que la cohabitation entre Thabo Mbeki et Jacob Zuma soit musclée, agitée. En voici la confirmation dès aujourd’hui puisqu’il y a de très bonnes raisons de croire que le procureur a déjà obéi par le passé à des instructions données par Thabo Mbeki.

Les proches de Zuma sont furieux, expliquant que le tout nouveau président de l’ANC était prêt depuis longtemps à répondre au tribunal aux accusations de la justice. Il accuse le procureur de faire traîner volontairement l’affaire pour empêcher Zuma de dissiper au tribunal ce nuage de suspicions qui traîne au dessus de lui maintenant depuis deux ans, et qui ne le quittera vraisemblablement pas.

Dans tous les cas, Zuma a une responsabilité importante ; il doit réparer les fractures d’un parti dont l’unité a été sérieusement endommagée pendant la campagne

On a appris ce jeudi matin par des proches de Thabo Mbeki que Mbeki souhaitait aller jusqu’au bout de son mandat à la tête du pays malgré le camouflet infligé par les délégués mardi soir. Donc si Zuma n’est pas condamné, si Mbeki reste en place, l’Afrique du Sud vivra au rythme des turbulences ce pouvoir à deux têtes pendant encore deux ans.

A écouter

Desmond Tutu

Prix Nobel de la Paix et archevêque

« C'est vraiment très perturbant, et il faut espérer que la justice ne va pas perdre de temps »

20/12/2007 par Sarah Tisseyre