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Ouzbékistan

Présidentielle : une formalité pour Islam Karimov

Article publié le 22/12/2007 Dernière mise à jour le 23/12/2007 à 08:04 TU

Sans surprise, le président ouzbek Islam Karimov, au pouvoir depuis 18 ans, est assuré d'être réélu lors de la présidentielle de ce dimanche. Si trois autres candidats sont en lice, aucun parti d'opposition crédible n'est autorisé en Ouzbékistan. De nombreuses ONG ont déjà condamné la tenue de cette élection. Des défenseurs des droits de l'homme ont manifesté ces derniers jours devant le siège du parquet à Tachkent pour dénoncer les conditions du scrutin, fait rare dans cette république où les détracteurs sont souvent emprisonnés ou contraints à l'exil.

Des piétons passent devant une affiche du président ouzbek Islam Karimov, au pouvoir depuis 18 ans et assuré d'être réélu dimanche.(Photo : Reuters)

Des piétons passent devant une affiche du président ouzbek Islam Karimov, au pouvoir depuis 18 ans et assuré d'être réélu dimanche.
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondant en Asie centrale, Régis Genté

C’est à une non-élection que 18 millions d’Ouzbeks sont conviés ce dimanche. La pseudo-campagne électorale lancée très tard, a montré trois candidats n’appelant jamais à voter pour eux, mais enclins à louer le quatrième sur la liste, Islam Karimov, qui dirige d’une main de fer depuis deux décennies la plus peuplée des républiques d’Asie centrale.

Une pseudo-campagne tout droit inspirée du monde stalinien : absence totale de débats, matraquages médiatiques louant les réussites et prouesses du régime, promesses de relèves des salaires et des retraites, à l’occasion de discours prononcés par le président devant des parterres de fonctionnaires très dociles, le chef de l’Etat évitant les rencontres avec son peuple.

La candidature d’Islam Karimov est aussi plus que critiquable juridiquement, la Constitution ouzbek interdisant plus de deux mandats consécutifs. L’actuel chef de l’Etat a été élu en 1991, puis en 2000, déjà à l’aide d’interprétations « tirées par les cheveux » de la loi suprême et de référendums ou de décisions du Parlement qui relèvent du bricolage juridique, propre aux dictatures. Qu’importe, personne n’a pu réellement demander de quel droit le président Karimov pouvait briguer un troisième mandat. La peur règne en Ouzbékistan.

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