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Mauritanie

Français assassinés : une enquête difficile

par  RFI

Article publié le 31/12/2007 Dernière mise à jour le 13/01/2008 à 04:30 TU

Les enquêteurs mauritaniens ont affirmé dimanche que l’enquête sur l’assassinat des quatre touristes français le 24 décembre dernier à Aleg, dans le sud du pays, avait progressé et que l’attaque avait été soigneusement planifiée par les assaillants soupçonnés d’appartenir à la mouvance salafiste algérienne. Sept personnes sont gardées à vue à la brigade de gendarmerie d'Aleg, mais les trois agresseurs sont toujours en fuite. Les autorités ont fait expertiser un fusil d’assaut qui aurait pu être utilisé dans cette attaque. Par ailleurs, le gouvernement mauritanien affirme que tous les sites touristiques seront sécurisés.

Les lieux du crime. Les Francais ont été tués là, en bordure de route, sur le sable, au moment de leur pause déjeuner. On peut encore voir les taches de sang au sol.(Photo : Marie-Pierre Olphand/RFI)

Les lieux du crime. Les Francais ont été tués là, en bordure de route, sur le sable, au moment de leur pause déjeuner. On peut encore voir les taches de sang au sol.
(Photo : Marie-Pierre Olphand/RFI)

Une semaine après l’assassinat des quatre Français, l’emploi du temps des meurtriers est à peu près clair pour les enquêteurs. Après avoir tiré sur les touristes qui pique-niquaient, les hommes auraient pris un taxi pour rejoindre le fleuve Sénégal. La voiture en question est aujourd’hui immobilisée à la gendarmerie d’Aleg et le chauffeur sous les verrous. Les trois assassins seraient ensuite allés voir une de leurs tantes, à Bogué, pour lui demander de l’aide. Grâce à deux autres intermédiaires, ils auraient pu dormir dès le soir du lundi 24 décembre au Sénégal. Ensuite ils auraient longé la frontière à bord d’un taxi-brousse en direction de la ville de Richard Toll. Mais, depuis ce dernier signalement, leur trace s’est évanouie et personne ne sait dire, avec certitude, s’ils se trouvent encore au Sénégal, ou s’ils sont de nouveau en Mauritanie.

Sophie Lancier

Représentante de Voyageurs du monde en Mauritanie

« Pour moi, les touristes sont tout à fait en sécurité. Ils sont encadrés par des Mauritaniens qui connaissent le terrain. Il y a quand même des services de sécurité après ces événements, qui ont été mis en place par le gouvernement mauritanien. »

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31/12/2007 par Marilyne Claire Dansi

En tenant compte des personnes libérées dimanche dernier et des deux autres arrêtées ce même jour à Bogué, sept au total sont en garde-à-vue actuellement à la brigade de gendarmerie d’Aleg, dans le cadre de cette enquête. Les douilles récupérées sur le lieu du crime sont toujours en cours d’analyse au Maroc. Elles seront ensuite comparées à celles retrouvées avec la Kalachnikov saisie il y a deux jours dans les environs d’Aleg.

Les deux voitures des victimes dans la cour de la gendarmerie d'Aleg (le crime s'est produit à 10 km de là). Elles sont encore remplies des affaires des Français, sur le toit de la Jeep Cherokee les bidons de gas-oil sont pleins.
(Photo : Marie-Pierre Olphand/RFI)

Les deux voitures des victimes dans la cour de la gendarmerie d'Aleg (le crime s'est produit à 10 km de là). Elles sont encore remplies des affaires des Français, sur le toit de la Jeep Cherokee les bidons de gas-oil sont pleins.
(Photo : Marie-Pierre Olphand/RFI)

Risques pour le tourisme

Face aux conséquences économiques de cette affaire, les autorités mauritaniennes promettent de sécuriser tous les sites touristiques du pays et tentent de rassurer les voyagistes. Vendredi dernier, la France avait déconseillé la Mauritanie aux touristes.  Certains opérateurs ont en effet décidé de suspendre leurs circuits, après les deux attaques de la semaine dernière contre des militaires et des touristes. Dimanche, à bord des avions qui se sont posés à Atar, point de départ des treks dans le désert de Mauritanie, il y avait d'ailleurs 170 passagers de moins que prévu. Le ministre mauritanien du Tourisme et de l’Artisanat, Ba Madine, s’est d’ailleurs rendu dimanche soir à Atar pour accueillir, lundi matin, l’arrivée d’un vol charter de la compagnie Point Afrique. Pour certains voyagistes, il n'est pas question de suspendre leur activité en Mauritanie.