Article publié le 06/01/2008 Dernière mise à jour le 06/01/2008 à 14:43 TU
Les ministres arabes des Affaires étrangères, dont le ministre syrien, ont appelé à l'élection « immédiate » d'un président libanais. Une réunion extraordinaire du conseil ministériel arabe doit avoir lieu ce dimanche sur la crise libanaise. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa a déclaré, ce samedi au Caire, que les ministres accueillaient « favorablement le consensus autour du général Michel Sleimane ». L'élection présidentielle libanaise a été reportée onze fois depuis trois mois. La prochaine séance parlementaire consacrée à l'élection présidentielle est fixée au 12 janvier.
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Au lieu de faire l'unanimité entre les Libanais, le conseil ministériel arabe vient s'ajouter aux nombreux sujets qui les divisent. Convoquée à l'initiative de l'Egypte et de l'Arabie Saoudite, deux pays qui soutiennent la majorité parlementaire, cette réunion est essentiellement consacrée à la crise libanaise.
La coalition anti-syrienne du 14 mars espère que les ministres arabes vont soutenir l'élection immédiate d'un président de la République sans condition préalable. Alors que l'opposition lie l'élection à un accord sur la composition du prochain gouvernement, au sein duquel elle souhaite détenir une minorité de blocages.
Un haut dirigeant du Hezbollah a appelé ce samedi les ministres arabes à se tenir à égal distance de toutes les parties libanaises. Un ancien député, le responsable du Hezbollah pour la Bekaa, principal fief du parti, a été clair : « Le conseil ministériel doit aider le Liban à sortir du giron américain, et non pas à offrir aux Etats-Unis une couverture pour placer le pays du Cèdre sous leur tutelle », a-t-il dit.
Le président du Parlement, Nabih Berri, qui est également un des chefs de l'opposition est allé plus loin. Dans des déclarations à la presse, il a mis en garde contre une internationalisation de l'échéance présidentielle.
L'opposition craint en effet qu'une position arabe favorable à la majorité ne serve de prétexte pour transmettre le dossier de la présidentielle à l'ONU, comme cela s'est produit pour le Tribunal international dans l'affaire Rafic Hariri. Après des mois de blocage au Liban, les statuts du tribunal ont finalement été votés sous le chapitre 7 au Conseil de sécurité.