Article publié le 15/01/2008 Dernière mise à jour le 15/01/2008 à 09:42 TU
De notre envoyé spécial à Nairobi, Laurent Correau
Kofi Annan hérite d’un dossier dans lequel les deux parties refusent de parler le même langage. L’intervention du président ghanéen, John Kufuor, réclamée par l’opposition n’avait déjà pu être obtenue qu’au prix de contorsions diplomatiques : officiellement Kufuor n’était pas là pour une médiation, car selon le gouvernement il n’y en avait pas besoin. Le président en exercice de l’UA répondait en fait à une invitation de Mwai Kibaki à venir évaluer la situation.
C’est ce même discours que les autorités kényanes ont commencé à déployer à la veille de l’arrivée de Kofi Annan. « Si Kofi Annan vient, il ne vient pas à notre invitation », a déclaré le ministre des Routes et des Travaux publics, John Michuki, qui réaffirme par ailleurs : « Nous avons gagné les élections, nous ne voyons pas l'objet de la venue de quiconque pour une médiation sur un partage du pouvoir ».
Au déni et à l’intransigeance des uns répondent les menaces de désordre habilement manipulées par les autres.
En appelant les Kényans à braver l’interdiction et à manifester mercredi 16 janvier, mais aussi les 17 et 18 janvier, les opposants du Mouvement démocratique orange se dotent d’une terrible monnaie d’échange, qui est celle de la dernière chance : le pouvoir de déclencher de nouveaux troubles ou de maintenir le calme.