par RFI
Article publié le 17/01/2008 Dernière mise à jour le 17/01/2008 à 10:50 TU
A Moneragala au Sri Lanka, une bombe a fait exploser un bus scolaire tuant 27 personnes.
(Photo : Reuters)
Selon le ministère de la Défense à Colombo, c’est bien un rassemblement des hauts dirigeants des Tigres de libérations de l’Eelam Tamoul (LTTE) qui a été pris pour cible.
A 9h30 ce matin, heure de Colombo, les avions de chasse de l’armée de l’air sri-lankaise sont entrés en action au-dessus de la banlieue de Killinochchi, une ville située dans le nord de l’île. Justement, le nord et le nord-est du Sri Lanka abritent la minorité Tamoul, bastion de la guérilla séparatiste. Un pilonnage intensif, puisque de l’aveu même des pilotes, ce repère des chefs de la rébellion tamoul a été « totalement détruit ». Cette frappe aérienne est une réplique après l’attentat hier contre un bus scolaire.
Les Tigres, sur leur site internet Tamilnet, parlent de leur côté d’une attaque contre des civiles. Selon la guérilla le bombardement a touché une zone située à proximité d’une école. Sept civils ont été immédiatement transportés à l’hôpital de Killinochchi, certains dans un état grave. Neuf maisons ont été détruites, l’armée de libération aurait répliqué par « des tirs anti-aériens nourris », affirment encore les rebelles. « Nous sommes prêts à nous battre », affirmaient encore hier soir l’un des chefs politiques de la rébellion.
Fin de la trêve ou la guerre ouverte ?
L’attentat sanglant de mercredi contre le bus transportant des scolaires est intervenu le jour du départ des médiateurs norvégiens, une date qui marque la fin officielle de la trêve conclue en 2002 entre Colombo et les Tigres, sous l’égide d’Oslo.
La mission de contrôle du cessez-le-feu composée de 31 observateurs scandinaves a d’ailleurs fermé ses bureaux à Colombo. Et ce, après que le gouvernement sri-lankais lui-même a annoncé sa décision de rompre cet accord.
Un accord fragile, puisque dans les faits le cessez-le-feu avait déjà largement volé en éclat. Et en particulier depuis l’élection en 2005 du président Rajapakse qui est loin d’être considéré comme un tendre. Nationaliste acharné, depuis son arrivée au pouvoir le chef de l’Etat n’a cessé de militer pour l’emploi de la manière forte contre ceux qu’il qualifie de « terroristes ».
Dans la jungle, et en particulier dans le nord, plus de 400 rebelles et 20 militaires auraient ainsi été tués depuis le 1er janvier, affirme l’armée. Des chiffres invérifiables et évidemment contestés par la guérilla qui de son côté annonce régulièrement des pertes du côté de l’armée.
Le chef suprême des Tigres comme il se qualifie lui-même, Vilupilaï Praba Karam a affirmé encore récemment qu’il était impossible de faire la paix avec un Etat « génocidaire ».
Colombo a annoncé pour sa part que le pays se débarrasserait de la rébellion avant la fin de l’année. Une annonce, un rien péremptoire, quand on connait la situation sur le terrain. Faut-il rappeler que ce conflit entre séparatistes et l’armée au Sri Lanka est l’un des plus longs et des plus violents sur le continent asiatique qui a fait plus de 50 000 morts depuis 1983.