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Guinée

Anniversaire triste et discret

par  RFI

Article publié le 24/01/2008 Dernière mise à jour le 24/01/2008 à 17:47 TU

Il y a un an, la Guinée était paralysée par une grève illimitée.(Photo : AFP)

Il y a un an, la Guinée était paralysée par une grève illimitée.
(Photo : AFP)

Les graves incidents qui se sont produits il y a un an à Conakry et dans d’autres villes de République de Guinée ont entraîné la mort d’au moins 186 personnes, pour la plupart des manifestants qui protestaient contre la vie chère et le pouvoir personnel du président Conté. Cette crise a été réglée en mars 2007 avec la formation d’un gouvernement de cohésion nationale dirigé par Lansana Kouyaté. L’anniversaire du drame a été discrètement commémoré, mardi, à Conakry.

C’est dans une salle de fêtes du Palais du Peuple à Conakry, à moitié vide, que les syndicats, en association avec les mouvements de jeunesse, ont célébré le premier triste anniversaire du bain de sang de janvier et février 2007. L’Intercentrale syndicale avait mobilisé, mardi, tout ce que Conakry compte d’imams à la Grande Mosquée Fayçal, ainsi que le Conseil Chrétien à la cathédrale Sainte-Marie pour les cérémonies religieuses. Les partis politiques, la société civile, le patronat et les coordinations régionales ont également pris part à cette manifestation de souvenir.

Il y a un an, plusieurs villes de Guinée ont été touchées par des manifestations sévèrement réprimées.(Carte : DK/RFI)

Il y a un an, plusieurs villes de Guinée ont été touchées par des manifestations sévèrement réprimées.
(Carte : DK/RFI)

 

Il s’agissait de commémorer l’an un des massacres de civils à la suite de la grève générale déclenchée par l’Intercentrale,  regroupant la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) et l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG), pour protester alors contre la vie chère. La seule fausse note a été l’absence remarquée de l’épouse du chef de l’Etat, Henriette, qui était annoncée pour la cérémonie de clôture. On se rappelle que Mme Conté avait joué, en son temps, un rôle de premier plan dans l’acceptation du chef de l’Etat des accords tripartites qui mettaient fin à 45 jours de grève, ce qui avait alors abouti à la nomination de Lansana Kouyaté au poste de Premier ministre et chef du gouvernement, fonctions jusqu’alors assurées par le chef de l’Etat. Il n’est par inutile de rappeler que les syndicats ont obtenu du gouvernement que le 22 janvier de chaque année soit une journée de prière et de souvenir en Guinée.

Un an plus tard,  la commission d'enquête nationale  n'est toujours pas opérationnelle. Elle est certes constituée, mais n'a même pas pu recevoir le rapport présenté par les ONG, dont l'Organisation guinéenne des droits de l'homme. Président de l'OGDH, le professeur Thierno Maadiou Sow estime que les lenteurs dans l'installation de la commission sont inacceptables.

Thierno Maadiou Sow

Président de l'Organisation guinéenne des droits de l'homme

écouter 0 min 57 sec

24/01/2008 par Olivier Rogez

Le contenu du rapport des ONG est encore secret mais, selon plusieurs sources, les violences de janvier et février 2007 auraient fait au moins 186 morts.