par RFI
Article publié le 28/01/2008 Dernière mise à jour le 28/01/2008 à 22:01 TU
Le Probo Koala a déversé, dans la nuit du 19 août 2006, plusieurs centaines de tonnes de produits toxiques à Abidjan.
(Photo : AFP)
Le Probo Koala a déversé en plein air, dans la nuit du 19 août 2006, plusieurs centaines de tonnes de produits toxiques, entraînant la mort d’au moins huit personnes. Des milliers d’autres ont été intoxiquées dans la capitale économique de la République de Côte d’Ivoire. Un accord d'indemnisation entre la présidence ivoirienne et la compagnie Trafigura a été signé en février 2007. En échange de l'arrêt des poursuites par la justice ivoirienne, la société ayant affrété le navire a versé plus de 150 millions d'euros, soit près de 100 milliards de francs CFA, à l’Etat ivoirien pour permettre la dépollution des sites et l'indemnisation des victimes, évaluées à près de cent mille personnes.
Mais, près d'un an et demi après cette tragédie, certaines victimes présumées disent n'avoir toujours rien. Le collectif des travailleurs de Vridi, victimes des déchets toxiques, a ainsi tenté d'organiser une marche de protestation, lundi matin, mais des incidents se sont produits, selon Isabelle N'Gbé, présidente de ce collectif.
Présidente du collectif des travailleurs de Vridi
« Ils ont envoyé des gendarmes pour nous mater, ils ont frappé plusieurs femmes, ils les ont jetées en prison (…) ils nous empêchent de manifester ! »
Le collectif des travailleurs de la zone de Vridi a l’intention de répéter les marches tous les lundis « jusqu’à ce que les autorités prennent conscience que les déchets toxiques peuvent avoir des effets à court et long terme et rendent justice aux camarades travailleurs ». Du côté de la présidence ivoirienne, on assure que le processus d'indemnisation des victimes est en cours. Le Trésor ivoirien a affirmé, en décembre dernier, que plus de 44 000 victimes ont déjà été indemnisées et ont perçu un total de 10,3 milliards de francs CFA, soit 15,7 millions d’euros, ce qui correspond à une partie des 100 milliards de francs CFA (150 millions d’euros) versés par la multinationale Trafigura.