Article publié le 31/01/2008 Dernière mise à jour le 01/02/2008 à 16:07 TU
L'armée tchadienne est allée à la rencontre d'une colonne de rebelles tchadiens composée d'environ 300 véhicules, qui a progressé ces derniers jours depuis la frontière soudanaise et se trouvait, jeudi, matin à 300 km à l'est de Ndjamena. Un détachement de l'armée avance en sens inverse et l'aviation a aussi frappé. Cela coïncide justement avec le lancement de la force européenne Eufor à l'est du Tchad, une force chargée de protéger les réfugiés du Darfour et les déplacés de la région.
« Aller au contact », telle est la volonté de l'armée tchadienne. D'après des sources militaires à Ndjamena, le président Idriss Déby s'est rendu lui-même sur le front.
Le front, c'est le petit carrefour de NGoura, vers le lac Fitri à seulement 300 kilomètres à l'est de la capitale. Partis du Soudan mardi, les rebelles ont contourné la ville d'Abéché par le sud. On parle de deux colonnes d'un millier d'hommes chacune et une source militaire tchadienne affirment qu'ils sont fortement armés et qu'ils disposent de 300 pick-up. Leur intention est claire : renverser le régime d'Idriss Déby.
En face, l'armée tchadienne organise donc sa contre-attaque : prendre en tenaille par l'ouest et par l'est, les colonnes rebelles, tout en veillant à ne pas trop dégarnir la capitale.
Idriss Déby doit compter aussi sur le soutien de la France. Jusqu'à présent, Paris appportait un soutien logistique et du renseignement aérien. Lors de l'offensive du rebelle Mahamat Nour, en avril 2006, un avion de chasse français avait même tiré un coup de semonce à proximité de la colonne rebelle.
Porte-parole du ministère français de la Défense
« L’opération est là pour assurer la sauvegarde des populations civiles et des réfugiés, c’est le cœur de son mandat ».