Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Cameroun

La grève des transports risque de se poursuivre

par  RFI

Article publié le 26/02/2008 Dernière mise à jour le 27/02/2008 à 00:28 TU

Pas de bus, pas de taxi, pas de mototaxis, pas de voitures, pas de camions. Au lendemain des graves incidents en marge de la grève des transports, avec des pillages et des violences qui ont fait six morts selon des témoins, trois selon les autorités, la ville de Douala était plutôt calme ce mardi. Les forces de l’ordre contrôlent les principales artères et la population cherche coûte que coûte à se ravitailler. La grève va se poursuivre car les négociations entre le pouvoir et les syndicats de transporteurs n'ont rien donné. Les transporteurs grévistes demandent toujours une baisse du prix des carburants. D’autres secteurs pourraient se joindre à ce mouvement. 

Les boutiques sont toujours fermées dans une des principales rues commerçantes de Douala, le 26 février 2008.  (Photo : Reuters)

Les boutiques sont toujours fermées dans une des principales rues commerçantes de Douala, le 26 février 2008.
(Photo : Reuters)

Certains quartiers périphériques de Douala, ville portuaire de trois millions d’habitants, restent agités avec des manifestations spontanées qui n’ont rien à voir avec les revendications des taxis, mais plutôt pour dénoncer le projet de révision de la Constitution visant à permettre au président Biya de briguer un nouveau mandat. Samedi dernier, une manifestation de l'opposition contre ce projet de réforme constitutionnelle avait dégénéré. Le centre-ville de la capitale économique camerounaise est désormais sécurisé et il n’y a pas eu de débordements dans la matinée de mardi.

La situation était également sous contrôle à Yaoundé, la capitale politique. Les commerces étaient ouverts et la circulation des véhicules particuliers autorisée. Quelques échauffourées, vite contenues, se sont néanmoins produites dans les quartiers populaires de la périphérie.

En revanche, la situation semblait beaucoup plus grave à Bafoussam où des manifestants se seraient violemment opposés aux forces de l’ordre. Un membre du conseil municipal de cette ville, située à environ 180 kilomètres au nord-est de Douala, a fait état d’une dizaine de personnes tuées.

La population de l’ensemble des grandes villes du Cameroun commence à s’inquiéter des problèmes probables d’approvisionnement, si la grève venait à durer. Certains commerces ont ainsi été pris d’assaut.   

Front syndical

Les leaders syndicaux du secteur des transports se sont réunis mardi matin à Yaoundé pour discuter des mécanismes de fixation du prix des carburants à la pompe. Cette réunion a été organisée par le gouvernement, mais on peut supposer que ses explications n’ont pas satisfait les grévistes qui demandent toujours la baisse du prix de l’essence. L'Union des syndicats des chauffeurs, conducteurs et assimilés du pays, qui a appelé à la grève pour protester contre la hausse des prix du carburant, a avoué que le mouvement de protestation lui avait échappé, notamment à Douala.

Jean Collins Ndefo Sokingue

Président du Syndicat national des taximen et porte parole du syndicat des transports

« Il n'y a pas d'avancée, il n'y a eu que des promesses. Ce n'est pas une grève politique, c'est une grève corporatiste. Pas de taxis encore ce mardi... »

écouter 1 min 32 sec

26/02/2008 par Emmanuel D'Abzac

Le collectif des syndicats des taxis devrait se prononcer pour la reconduction de la grève, mercredi. D’autres syndicats envisagent de rejoindre le mouvement, en appelant d’autres secteurs professionnels à se mettre en grève.