Article publié le 01/03/2008 Dernière mise à jour le 01/03/2008 à 13:47 TU
Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Après l’Irak, c’est la Maison Blanche qui s’est réjouie hier soir du retrait rapide de l’armée turque. Washington nie avoir pesé dans la décision d’Ankara, mais le chef d’état-major turc n’a pas dissipé les soupçons d’une armée sous influence des Etats-Unis, en indiquant que sa décision était antérieure à la visite du secrétaire d’Etat à la Défense à Ankara, jeudi.
La Maison Blanche promettant aussitôt de poursuivre sa lutte contre la rébellion kurde, aux côtés de la Turquie et de l’Irak, on comprend mieux l’intérêt partagé des Turcs et des Américains de couper court à une opération incertaine si elle durait dans le temps et surtout si elle s’enlisait dans les profondeurs de l’Irak.
Le communiqué de l’armée turque souligne d’ailleurs les difficultés de cette intervention en raison des conditions atmosphériques, dit-il, les mettant à l’actif de son héroïsme. Mais sous-entendu : tenter plus loin l’aventure eût été trop risqué.
En coupant court, Ankara satisfait à l’appel de Bagdad et de Washington de ne pas s’attarder, et garde le bénéfice de leur coopération promise dans la lutte contre le PKK.
L’opinion publique turque est ainsi elle aussi rassurée, car l’armée a juré de surveiller de près les activités de la rébellion et d’empêcher qu’elle ne menace la sécurité de la Turquie, son honneur est sauf.
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