Article publié le 02/03/2008 Dernière mise à jour le 02/03/2008 à 16:48 TU
Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet
Tard hier soir, un collaborateur du président Abbas a appelé le bureau du ministre israélien des Affaires étrangères pour le prévenir de l'annulation de la rencontre prévue cette semaine entre le président Abbas et le Premier ministre Ehud Olmert.
Car « Il est impensable », a expliqué le chef de l'Autorité palestinienne, « que la réaction israélienne à des tirs de roquettes soit aussi terrible et effroyable ». Les négociations de paix avec Israël sont officiellement suspendues, « enterrées sous les maisons détruites de Gaza » pour reprendre les termes, tenus un peu plus tôt, par un des négociateurs palestiniens, Saeb Erakat.
Dans les faits, les discussions israélo-palestiniennes étaient dans l'impasse depuis des semaines. Le lancement officiel des négociations de paix, en grande pompe, lors de la conférence d'Annapolis, en novembre dernier, n'avait pas créé de grands espoirs ici.
Personne n'a jamais vraiment cru en l'objectif affiché et voulu par le président Bush, à savoir la création d'un Etat palestinien avant la fin de son mandat en janvier 2009. Dès Annapolis, les analystes israéliens prédisaient une dégradation de la situation pour le printemps.
La détérioration s'est finalement produite plus tôt que prévu avec le lancement de cette vaste et meurtrière opération militaire contre Gaza baptisée « Hiver chaud ».
L’ONU condamne timidement les violences à Gaza |
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Le résultat est maigre, après cinq heures de négociations en pleine nuit. Les membres du Conseil de sécurité n'ont pu s'accorder que sur une déclaration vague qui condamne l'escalade de la violence et les morts civiles dans la bande de Gaza et dans le sud d'Israël.
Les deux camps ont appelé à respecter le droit et à cesser la violence, ainsi qu'à poursuivre la négociation. Mais la déclaration reste floue sur les responsabilités de chacun.
Un texte plus musclé a circulé. Il reprochait à Israël un usage excessif de la force et qualifiait les attaques à la roquette palestiniennes, d'acte terroriste. Mais les Etats-Unis d'un côté, et la Libye de l'autre, y sont opposés, d'où le texte final très édulcoré.
Ban Ki-moon a, lui, renvoyé les deux camps dos à dos. Le secrétaire général de l'ONU a dénoncé « les actes terroristes des Palestiniens qui tirent des roquettes sur Israël ». Mais il a aussi dénoncé une utilisation de la force par Israël qu'il juge excessive, disproportionnée et qui a causé la mort de tellement de civils, y compris des enfants.
Le débat n'est pas terminé. Le Conseil de sécurité va se retrouver lundi pour discuter cette fois d'un projet de résolution du groupe arabe. Ce texte plus formel condamne clairement Israël, mais en l'état il risque d'être bloqué par un veto américain. |
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