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Tchad / Soudan

Nouvelles accusations contre Khartoum

par  RFI

Article publié le 13/03/2008 Dernière mise à jour le 13/03/2008 à 16:44 TU

Le communiqué diffusé jeudi matin par le gouvernement du Tchad affirme que « plusieurs colonnes de rebelles puissamment armées » ont pénétré dans l'Est du Tchad à partir du Soudan au niveau de la localité de Moudeina, située à la frontière au nord d’Adé. Les autorités tchadiennes affirment également que « cette nouvelle violation du territoire national intervient au moment où, sur l’initiative du président sénégalais Abdoulaye Wade, une ultime médiation entre le Tchad et le Soudan se tient en marge de la conférence de Organisation de la conférence islamique », actuellement à Dakar. Le président tchadien Idris Déby Itno et son homologue soudanais Omar el-Béchir se trouvent dans la capitale sénégalaise où ils auraient dû signer, mercredi, un accord de paix. La signature a été reportée, car le président soudanais avait évoqué des « maux de tête ».

(Carte : RFI)

(Carte : RFI)

Le communiqué du gouvernement tchadien souligne que « ce n’est pas la première fois que le Soudan attaque le Tchad, lorsque de telles initiatives se tiennent pour ramener la paix entre les deux pays ». Toutefois, les principaux groupes rebelles ont contesté les accusations de Ndjamena. Ainsi, l'Alliance nationale (AN) - qui est formée de l'Union des forces pour la démocratie et le changement (UFDD), de l'UFDD Fondamentale et du Front pour le salut de la République (FSR) - dément qu'elle ait eu à franchir la frontière, et dit qu'elle n'a pas lancé de nouvelles opérations. L'AN affirme qu'elle est actuellement dans la région de Goz Beïda.

Le RFC, le Rassemblement des forces pour le changement dirigé par Timane Erdimi, dément, lui aussi, que ses forces soient en mouvement dans la région de Moudeina. Et puis il y a les nouveaux venus de la rébellion tchadienne, l'Union des forces pour le changement et la démocratie (UFCD), un mouvement formé de dissidents des autres factions et qui vient de se doter d'un coordinateur, Adouma Hassabalah et d'un porte-parole. Ce porte-parole affirme que ce sont bien les troupes de l'UFCD qui sont dans la région de Moudeina, mais qu'elles ne sont pas en mouvement : « Nous nous positionnons à l'est du Tchad dans l'objectif de nous organiser, affirme ce porte-parole, et de préparer nos actions futures ».

Le secrétaire d’Etat soudanais aux Affaires étrangères al-Wassila a qualifié, jeudi à Dakar, de « complètement fantaisistes » les affirmations tchadiennes au sujet des « colonnes de rebelles » venant du Soudan. « Nous avons fermé nos frontières à ces mouvements. Il y a un problème interne au Tchad et c’est ce que le gouvernement du Tchad devrait sérieusement prendre en considération », a-t-il ajouté.

Rien à signaler du côté de l’Eufor et de l’armée française

Les forces françaises au Tchad n’ont pas détecté, quant à elles, la présence des colonnes rebelles en provenance du Soudan. Le général Christian Batiste, numéro deux du service de communication du ministère français de la Défense a déclaré lors d’un point de presse à Paris que « au niveau des éléments français d’Epervier, nous n’avons pas pour l’instant détecté de telles colonnes ». Le dispositif Epervier, qui compte près de 2 000 hommes, dispose notamment de six chasseurs Mirage F1 qui mènent régulièrement des missions de reconnaissance.

De son côté, l’Eufor, la force européenne en cours de déploiement dans l'est du Tchad pour stopper les débordements du conflit au Darfour, a affirmé jeudi, en fin de matinée,  que « jusqu’à présent, sur la base des informations que nous avons grâce à nos contacts sur le terrain, la situation est calme ». Le commandant Dan Harvey, du quartier général de l’Eufor au Mont Valérien, dans la banlieue de Paris, a toutefois déclaré que ses unités allaient chercher « des éclaircissements et des confirmations ».