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Affaire Borrel

Sursis requis contre des responsables des services secrets djiboutiens

par  RFI

Article publié le 15/03/2008 Dernière mise à jour le 15/03/2008 à 06:18 TU

Fraîchement élu, Nicolas Sarkozy a tenu à recevoir la veuve du juge Bernard Borrel. C'était le 19 juin 2007.(Photo : Reuters)

Fraîchement élu, Nicolas Sarkozy a tenu à recevoir la veuve du juge Bernard Borrel. C'était le 19 juin 2007.
(Photo : Reuters)

Le Parquet de Versailles, à l'ouest de Paris, a requis vendredi un an de prison avec sursis contre deux hauts responsables djiboutiens, Djama Souleiman et Hassan Saïd, jugés pour subornation de témoins dans l'affaire Borrel. Le juge français a été retrouvé mort en 1995 à Djibouti, dans des circonstances qui ont poussé ses proches à rejeter la thèse officielle d'un suicide pour celle de l'homicide, commis selon eux à l'instigation des plus hautes autorités du pays. C'est la première fois en 13 ans qu'un tribunal s'intéresse au fond du dossier.

Pour le parquet de Versailles il n'y a aucun doute : l'actuel procureur général de Djibouti, Djama Souleiman, et Hassan Said, chef des services secrets djiboutiens, sont bien « coupables du délit de subornation ».

Dans son réquisitoire d'une dizaine de minutes, le procureur de Versailles Jean-Michel Desset l'a affirmé, ce vendredi : « Ils l'ont fait pour détourner les soupçons de la République djiboutienne, pour les faire porter ailleurs ». 

Selon l'accusation, ces deux responsables auraient en effet tenté de soudoyer deux témoins clef de cette affaire, l'un pour qu'il retire son témoignage, l'autre pour essayer de discréditer le premier.

Devant la justice française, un ancien membre de la garde présidentielle, témoin clé dans cette affaire, Mohamed Saleh Alhoumekani, a déclaré avoir surpris une conversation le jour de la mort du juge Borrel. Cinq hommes rendaient compte, selon lui, de la mort du « juge fouineur » à l'actuel président djiboutien, Ismael Omar Guelleh. C'est son témoignage que Djama Souleiman a tenté d'acheter, selon le procureur de Versailles, tandis que le chef des services secrets est pour sa part accusé d'avoir soudoyé l'ancien chef de la garde présidentielle, Ali Iftin, pour qu'il discrédite le témoignage de M. Alhoumekani.

Ces deux témoins étaient également absents ce vendredi, mais pour leurs avocats, comme pour celui de la veuve du juge Borrel, s'il y a eu subornation, c'est bien que le témoignage en question était crédible...

Une version fermement démentie par l'avocat des deux responsables djiboutiens. Maître Szpiner a évoqué une « totale absurdité » et affirmé que  « la république djiboutienne n'a été mêlée ni de près... ni de loin à cette mort... Elle a toujours coopéré sans réserve. »

Le jugement doit être rendu le 27 mars.