Article publié le 15/03/2008 Dernière mise à jour le 15/03/2008 à 22:12 TU
Des affrontements entre la police chinoise et des manifestants ont eu lieu à Lhassa le 14 mars.
(Photo : AFP)
Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin
La Chine a réagi vite et fort, comme le prouvent les premiers communiqués officiels diffusés ce samedi matin : annonce de la fermeture du pays aux touristes étrangers, déploiement de blindés dans les rues de la capitale du Tibet. Officiellement, le calme est revenu à Lhassa, après vingt-quatre heures d'émeutes.
« C'était vraiment les Tibétains qui faisaient la loi dehors. »
La flambée de violences dans les rues de Lhassa de vendredi reste encore inexpliquée. Une Française a vu une partie des émeutes depuis l'hotel où elle s'était retranchée.
Selon l'agence de presse chinoise, ces évènements ont provoqué la mort de dix personnes, « des victimes innocentes » des incendies provoqués par les émeutiers. Il s'agirait de commerçants chinois et de personnel des hôtels. Des policiers auraient également été blessés. La télévision chinoise a diffusé samedi matin les premières images de ces manifestations, montrant en particulier des civils et des moines tibétains s'attaquant aux grilles d'une agence locale de la banque de Chine.
Restaurateur français, témoin des événements
Cela a été très violent, cela a été surtout extrêmement choquant. Parce qu'on a l’image des Tibétains comme étant un peuple pacifiste.
Images symboliques mais qui ne disent pas ce qui s'est passé au cours de l'assaut mené vendredi contre les manifestants. Selon les autorités tibétaines, la police n'a pas fait usage de ses armes. Affirmation démentie par des témoins selon lesquels plusieurs manifestants aurait été tué par balle.
Représentant du Dalaï Lama à Londres
« La situation au Tibet est grave. Nous sommes très préoccupés par le sort que les autorités chinoises vont réserver aux manifestants qui ont été emprisonnés. »
Certains observateurs redoutent déja les mesures de répression à venir. A Pékin, les autorités ont adressé un ultimatum aux manifestants ; s'ils veulent bénéficier de mesures de clémence, ils doivent se rendre à la police avant lundi minuit. Pour Pékin, il est urgent d'en finir le plus vite possible, pour permettre le bon déroulement des cérémonies olympiques. « Le passage de la flamme olympique par le Tibet ne sera pas remis en cause », a promis le porte-parole du Comité olympique chinois.
« En chantant des chansons contre le régime de Pékin, les moines ont tenté ensuite de prendre d’assaut le bâtiment diplomatique chinois. »
A écouter
« Officiellement le calme règne à Lhassa, c'est presque l'état de siège au lendemain de ces manifestations qui ont dégénéré. [...] Un ultimatum a été adressé aux manifestants, s'ils veulent bénéficier de mesures de clémence, ils doivent se rendre à la police. »
15/03/2008 par Marc Lebeaupin
« La question tibétaine est depuis des années un point de désaccord majeur entre Pékin et Washington. Même si les Américains reconnaissent le Tibet comme faisant partie de la Chine, ils n’ont de cesse de critiquer la persécution et les atteintes à la liberté religieuse au Tibet. »
15/03/2008 par Donaig Ledu