Tibet

Le raidissement des Tibétains... et des Chinois

Article publié le 19/03/2008 Dernière mise à jour le 19/03/2008 à 08:14 TU

Le Dalaï Lama a réitéré hier que l'indépendance était hors de question. Il menace de démissionner si la situation dégénère, et assure n'avoir pas prise sur le mouvement.
( Photo : AFP )

La contestation continue dans les communautés tibétaines à l'étranger, alors que la Chine a annoncé une « lutte à mort contre la clique du Dalaï Lama ». Au Tibet toujours fermé, des centaines de personnes auraient été arrêtées, selon des groupes pro-tibétains. A Lhassa, 105 manifestants se seraient rendus, selon Pékin. Le club de la presse étrangère en Chine indique avoir recensé 30 incidents ces derniers jours entre les autorités chinoises et des journalistes étrangers tentant de couvrir les événements. Il reste très difficile de déterminer si

Avec notre envoyé spécial à Dharamsala, Mouhssine Ennaïmi

Le gouvernement tibétain est-il en train de jeter l’éponge ? C’est la question que l’on peut se poser, après la déclaration du Dalaï Lama, faite à Dharamsala, dans le nord de l’Inde :  « Si la situation évolue hors de tout contrôle, alors reste la possibilité de démissionner ».

Et c’est bien cela justement le risque : que la situation dégénère. Les manifestations sont de plus en plus soutenues à Dharamsala, les murs sont couverts d’affiches et de photos, les slogans de plus en plus radicaux, les banderoles hostiles à Pékin de plus en plus fréquentes, et les manifestants parcourent maintenant la ville du matin au soir.

Mardi, Pékin a accusé le gouvernement tibétain de « mesures sournoises et de tentatives de manipulation des foules », mais vu d’ici, le soulèvement ressemble plutôt à un mouvement spontané, qu’à une tentative de déstabilisation politique.

En fait, les caciques tibétains dégagent plutôt un sentiment d’impuissance ; à plus forte raison, quand ils disent qu’ « ils n’ont pas de consignes à donner aux Tibétains vivant sous l’autorité chinoise ».