Article publié le 22/03/2008 Dernière mise à jour le 22/03/2008 à 22:23 TU
Des combattants palestiniens du Fatah à Aïn Héloué, le plus grand camp de réfugiés palestiniens au Liban, le 22 mars 2008.
(Photo : Reuters)
De violents accrochages ont opposé vendredi après-midi des partisans du Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas à un groupe radical salafiste dans le camp palestinien de Aïn Héloué. Le bilan reste incertain, un responsable palestinien parle de 4 blessés. Un cessez-le-feu a été conclu en fin de journée et les services de sécurité du camp ont repris le contrôle de la situation. Ces affrontements ont été particulièrement spectaculaires, avec utilisation de roquettes et de bombes artisanales et ils ont duré 4 heures. La population a quitté en masse le centre du camp pour se réfugier un peu plus loin, en attendant que la situation se calme.
Avec notre correspondante à Beyrouth, Diane Galliot
A l’origine de ces violences, il serait question d’une vengeance de la part d’un groupe islamiste nommé Jound al Cham, dont l’un des chefs aurait été capturé par le Fatah et aurait été livré à l’armée libanaise. C’est en tout cas la version d’un des responsables palestiniens du camp.
Ces camps palestiniens du Liban – une douzaine du nord au sud du pays – sont administrés par les Palestiniens eux-mêmes, en général par des partisans du Fatah, et l’armée libanaise n’intervient pratiquement jamais directement en vertu d’un accord tacite.
Une véritable menace pour le pays
Mais ces camps font l’objet d’une surveillance très étroite, particulièrement celui d ‘Aïn Héloué. C’est le plus grand, il abrite plus 45 000 réfugiés palestiniens. Il abriterait des combattants islamistes et il y a très régulièrement des incidents, des heurts, des vengeances ....
Ces violences permanentes et la difficulté pour les autorités du pays de conserver le contrôle de ce qui se passe dans ces camps, sont une véritable menace pour le pays.
L’an dernier, l’armée libanaise était intervenue pour combattre un groupe islamiste dans la camp de Nahr el-Bared, au nord du pays. Les affrontements avaient duré 3 mois et avaient fait plus de 400 morts. Le camp a été complètement détruit.
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