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Mali / Niger

Des otages maliens emmenés au Niger ?

par  RFI

Article publié le 25/03/2008 Dernière mise à jour le 26/03/2008 à 07:20 TU

(Carte : D. Alpoge / RFI)

(Carte : D. Alpoge / RFI)

La crise au Nord-Mali est-elle en train de s'étendre ? Selon certaines sources, une vingtaine des trente trois militaires pris en otages par les rebelles touaregs au Mali, le 21 mars dernier, auraient été acheminés au Niger et plus précisément pris en main par les hommes du MNJ, le Mouvement des Nigériens pour la Justice, qui dément « catégoriquement ». Le MNJ est, lui aussi, un mouvement rebelle touareg. Depuis peu une alliance a été créée entre le MNJ et les rebelles maliens.

L'Alliance touareg du Nord-Mali pour le changement et le Mouvement des Nigériens pour la justice ont formé une alliance, il y a environ six mois. A Bamako, on considère que le Niger sert de base de repli pour les rebelles maliens et vice-versa. Les deux mouvements n'hésiteraient pas à se prêter main-forte lors des accrochages et des combats avec leur armées respective.

Selon des informations recueillies par le correspondant de RFI à Bamako, une vingtaine des trente trois militaires capturés le 21 mars dernier auraient été transférés au Niger et confiés aux hommes de Aghaly Ag Alambo, le chef du MNJ. Celui-ci, que nous avons pu contacter, dément catégoriquement détenir le moindre soldat malien. Pour lui, les rebelles de Ag Bahanga n'ont pas besoin du MNJ pour garder en lieu sûr leurs otages.

A Bamako, on est persuadé du contraire. D'autant que, selon certaines informations, des éléments touareg ralliés lors des accords d'Alger, signés en juillet 2006, connaissent parfaitement les bases et les caches des rebelles maliens. Il y a donc un risque que l'armée nationale ait été informée des lieux de détention possible des otages.

Selon certains observateurs, c'est ce qui aurait poussé les Touareg maliens à demander l'assistance de leurs cousins nigériens. Ces échanges de bons procédés ne datent pas d'aujourd'hui. Les militaires libérés il y a deux semaines par les hommes d'Ag Bahanga auraient, eux aussi, séjourné au Niger.

Les liens entre les deux rebellions

Pour les observateurs il existe des passerelles entre les deux rebellions.

Dans le passé, d’autres otages maliens ont déjà été détenus dans les rangs du MNJ  avant d’être libérés dans le sud libyen. Dans le passé également, des journalistes étrangers ont rencontré Ibrahim Ag Bahanga en plein maquis MNJ et sur le terrain, le gouvernement malien  a clairement laissé entendre cette semaine,  sans les citer nommément, que les rebelles nigériens ont récemment combattus au coté de ceux du nord-est du Mali. Autre élément, il y a quelques mois, des délégations de rebelles du Niger et du Mali se sont rendues en Algérie ; Alger leur demandait de résoudre séparément leurs problèmes, mais la réponses des rebelles fut : nous sommes des frères de lutte.   

Il reste que les équipes de la Croix-rouge  malienne et du Comité international de la croix rouge font tout leur possible pour tenter de rendre visite aux otages militaires maliens, quasiment tous blessés.

A écouter

En arrière-plan de la rébellion touareg : l'uranium, immense source de richesses

« Areva n'a rien à faire de la condition des peuples nomades du nord Niger qui sont victimes du gouvernement nigérien, de sa répression, de la guerre qui est menée contre leur juste revendication d'autonomie. Ces populations seront en plus victimes de la pollution liée à l'exploitation de l'aluminium »

26/03/2008 par Christine Muratet