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Zimbabwe

La situation reste bloquée

par  RFI

Article publié le 11/04/2008 Dernière mise à jour le 12/04/2008 à 08:22 TU

Au Zimbabwe, Tendaï Biti, le secrétaire général du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) a refusé l'idée d'un second tour à la présidentielle. (Photo : Reuters)

Au Zimbabwe, Tendaï Biti, le secrétaire général du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) a refusé l'idée d'un second tour à la présidentielle.
(Photo : Reuters)

Le sommet extraordinaire de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe, SADC, convoqué par le chef de l’Etat zambien Levy Mwanawasa, président en exercice de la communauté, va être consacré entièrement à la crise qui persiste au Zimbabwe, où les résultats officiels des élections du 29 mars n’ont toujours pas été publiés. Le président sortant, Robert Mugabe, ne participera pas à ce sommet, selon la radio d’Etat d’Harare. En revanche, son rival Morgan Tsvangirai, dirigeant du Mouvement pour le changement démocratique, MDC, principal parti de l’opposition zimbabwéenne, qui vient de faire une tournée dans plusieurs pays d’Afrique australe, est  attendu à Lusaka, samedi, tout comme la plupart des chefs d’Etat des pays membres de la SADC. Le MDC a appelé, vendredi, à une grève générale, jusqu’à la publication des résultats électoraux.

Mugabe n'y va pas

« Il sera difficile pour les chefs d'Etats de la SADC de demander à Mugabe de quitter le pouvoir lors du sommet, car Mugabe n'en sera pas. »

écouter 1 min 9 sec

12/04/2008 par Nicolas Champeaux

La Commission électorale zimbabwéenne (ZEC) se dit contrainte au silence, affirmant que la question des résultats de l’élection présidentielle fait actuellement l’objet d’une procédure devant la Haute cour d’Harare. Le pouvoir et l’opposition s’accusent mutuellement de chercher à déstabiliser le pays. Le MDC a même durci le ton en annonçant qu'il est hors de question de participer à un second tour, affirmant que « l’opposition a déjà remporté le premier tour ».

Tandis que le gouvernement zimbabwéen a minimisé l’importance du sommet de Lusaka, le MDC a placé la barre très haut en demandant tout simplement à la SADC d’orienter Robert Mugabe, 84 ans, vers la porte de sortie. Le MDC refuse de prendre part à un second tour, alignant une flopée d’arguments : 1- Tsvangirai a remporté plus de 50% des voix, donc un second tour est inutile ; 2- Mugabe est en train de manipuler les résultats, donc le parti n’a plus foi en le processus électoral ; 3- Mugabe se prépare à militariser ses partisans, dans le cadre d’une vaste campagne d’intimidation. Donc, hors de question pour le MDC de prendre part à un deuxième tour dans ces conditions.

Tendai Biti

Secrétaire général du MDC

« Monsieur Mugabe, vous avez apporté votre pierre à l'édifice, mais retirez-vous, vous avez perdu. »

Seulement l’Afrique du Sud est bien décidée à assumer son rôle de responsable en chef du dossier zimbabwéen et, jeudi, la diplomatie sud-africaine n’a pas dressé un tableau aussi alarmiste que celui dépeint par le MDC. Le vice-ministre sud-africain des Affaires étrangères, Aziz Pahad, a indiqué que selon lui, on s’orientait au contraire vers un deuxième tour au Zimbabwe. Enfin, il a ajouté qu’il n’appartient pas au gouvernement sud-africain de pousser un chef d’Etat vers la sortie, une analyse qui est aux antipodes de celles des opposants zimbabwéens.

Aziz Pahad

Vice-ministre sud-africain des Affaires étrangères

« Notre gouvernement ne peut pas demander à un chef d'Etat de se retirer, de quel droit le ferions-nous? Le Zimbabwe n'est pas la dixième province de l'Afrique du Sud, on ne peut pas imposer notre vision à un autre pays! »

Morgan Tsvangirai a été reçu jeudi à Pretoria pendant près d’une heure par le président sud-africain Thabo Mbeki. Dans une interview accordée à l’hebdomadaire américain Time, le candidat de l’opposition zimbabwéenne a accusé Robert Mugabe de tentative de coup d’Etat, tout en ajoutant que « nous parviendrons à le pousser vers la sortie ».