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Irak

Poursuite des hostilités à Sadr City

par  RFI

Article publié le 12/04/2008 Dernière mise à jour le 12/04/2008 à 19:09 TU

L'Armée américaine en Irak revendique la mort de « plusieurs criminels » lors de combats la nuit de vendredi à samedi contre des miliciens chiites à Sadr City, banlieue chiite de Bagdad. Treize miliciens de l'Armée du Mahdi ont été tués, selon des sources gouvernementales. Les affrontements particulièrement violents ont duré toute la nuit. Ils ont éclaté quelques heures après l'assassinat de Riyad Al-Nouri, chef de l'Armée du Mahdi dans la ville de Najaf, au sud de Bagdad, qui avait des liens familiaux avec Moqtada Sadr. Pourtant, le blocus imposé depuis 15 jours à Sadr City a été allégé.

Des boutiques détruites lors d'une attaque aérienne à Sadr City ce samedi 12 avril.(Photo : Reuters)

Des boutiques détruites lors d'une attaque aérienne à Sadr City ce samedi 12 avril.
(Photo : Reuters)

Pour l'état-major américain, la bataille qui se déroule actuellement à Sadr City est complexe. Pourtant, en dépit de la violence des récents combats, les autorités irakiennes ont assoupli le blocus qui était en vigueur depuis une semaine autour de ce quartier populaire de Bagdad : des véhicules sont désormais autorisés à entrer et sortir de la zone.

« Nos souffrances commencent la nuit », affirment les habitants de ce secteur déshérité. Ils vivent depuis une semaine au rythme des fusillades et dans la crainte d'attaques aériennes. C'est effectivement à la nuit tombée que la tension monte sur la ligne de front entre les forces américano-irakiennes et les combattants de l'Armée du Mahdi, la milice de Moqtada Sadr.

Les partisans de l'imam chiite bénéficient visiblement d'un certain soutien de la population. Les haut-parleurs des mosquées appellent notamment les habitants de Sadr City à empêcher par tous les moyens les américains de pénétrer dans cet immense faubourg chiite où vivent près de trois millions de personnes.

L'épreuve de force entre le gouvernement et les miliciens sadristes a débuté à Bagdad il y a une semaine et ces combats sont parmi les plus violents qu'ait connus la capitale irakienne depuis la chute de Saddam Hussein.

Assassinat de Riyad al-Nouri, l'un des hauts dirigeants sadristes

Riyad al-Nouri dirigeait les partisans de Moqtada Sadr dans la ville, sainte chiite de Najaf. Des hommes l'attendaient vendredi 11 avril près de son domicile juste après la prière du matin. Ils ouvrent le feu. Riyad al-Nouri meurt sur le coup.

Curieusement les meurtriers s'enfuient sans problème alors que la ville entière est sous étroite surveillance. Pour Moqtada Sadr, aucun mystère : les forces américaines et ceux qui travaillent avec eux – entendez la police du Premier  ministre irakien – sont responsables de ce meurtre. Toujours est-il qu'immédiatement après ces évènements sanglants, un couvre-feu total a été instauré sur la ville.