par RFI
Article publié le 14/04/2008 Dernière mise à jour le 14/04/2008 à 14:31 TU
Le gouvernement malien a condamné, ce week-end, l'assassinat d'un civil et d'un officier touaregs issus de la tendance loyaliste. Les autorités affirment que les auteurs de ces meurtres seront punis. Mais sur le terrain, la ville de Kidal continue à se vider de ses habitants, car le processus de paix est fragile, et certains redoutent de nouvelles violences. Au Niger, l’Assemblée nationale exprime ses inquiétudes et exhorte le gouvernement à privilégier la voie de la négociation pour « un règlement pacifique et durable du conflit » avec la rébellion touareg.
Certes, à un groupe d'élus de la région de Kidal le chef rebelle touareg Ibrahim Ag Bahanga vient de dire « qu'il est pour la paix », mais cela ne suffit pas. Il va falloir très rapidement faire revenir la sérénité.
Après la mort, vendredi dernier, d'un officier de l'armée et d'un civil -tous des touaregs-, la ville de Kidal s'est vidée de ses habitants. Par peur, des civils de plus en plus nombreux, trouvent refuge dans des campements de fortune. Des militaires touaregs ont aussi quitté la ville en signe de colère.
Ce sont des compagnons de l'officier tué. Ils précisent tous qu'ils ne sont pas partis grossir les rangs de la rébellion, mais ils demandent que la lumière soit faite sur ces assassinats. Il va falloir donc à Bamako beaucoup de doigté pour que tout ce monde revienne dans la capitale de l'Adrar des Iforas.
Autre tâche qui attend les autorités maliennes : réactiver la médiation algérienne. La semaine dernière on se souvient qu’Alger, pièce maîtresse dans le dossier du nord, avait gelé sa médiation tout juste après le protocole d'entente signé à Tripoli, et c'est probablement pour réactiver cette médiation algérienne que deux émissaires maliens s'apprêtent à partir pour la capitale algérienne.
Au Niger, l’ampleur du conflit inquiète les députés
La rébellion touareg conduite par le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) risque de compromettre les prochaines échéances électorales, présidentielle et législatives de 2009. C’est le constat fait par les députés face à la reprise des combats entre l’armée et rebelles qui soulignent également la présence des mines antichar. Il serait donc quasiment impossible d’actualiser le fichier électoral des régions d’Agadez (nord), de Zinder (centre sud) et de Diffa (sud-est), touchées par la crise. Les reprises du fichier électoral devraient se dérouler entre le 15 et 29 mai prochains.
Dans une déclaration lue hier à la télévision, l'Assemblée nationale nigérienne affirme que la rébellion touareg « constitue une menace grave pour la stabilité, la paix et la quiétude du pays ».
Toutefois, ils soulignent implicitement les limites de l'usage de la force militaire privilégiée par les autorités pour mater les rebelles. Ils demandent en conséquence au gouvernement « de prendre toutes les dispositions pour un règlement pacifique et durable du conflit ».
Président du groupe parlementaire du parti d’opposition (PNDS)
« Nous n’avons fait que reprendre exactement la déclaration faite par les ministres. Le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Défense, que nous avons auditionnés il y a une dizaine de jours en plénière. »
Cette déclaration est intervenue après l'audition des ministres de la Défense et de l'Intérieur faite à la demande des députés à la suite des opérations militaires de ces dernières semaines.