Article publié le 18/04/2008 Dernière mise à jour le 18/04/2008 à 04:15 TU
Après sa rencontre avec deux responsables du Hamas, l'ancien président américain, Jimmy Carter, s'est rendu à l'Université américaine du Caire.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Une intense médiatisation qui s'est conclue par une extrême discrétion. Mais au fond, l'objectif était la rencontre pour elle-même.
Pour les dirigeants du Hamas, cette rencontre est une des rares opportunités de sortir de leur isolement international. Ils soulignaient d'ailleurs, avant l'entretien, que la rencontre avec l'ancien président américain constituait une reconnaissance du rôle crucial du Hamas. C'était aussi l'occasion de faire un pied de nez aux Israéliens et à l'administration américaine qui avait critiqué la rencontre.
Pour Jimmy Carter, c'était l'occasion de revenir sur le devant de la scène et surtout de poursuivre sa mission de paix. Une mission qui l'habite depuis qu'il a réussi en 1979 à convaincre Israéliens et Egyptiens à faire la paix. « Il faut que quelqu'un rencontre les dirigeants du Hamas, car la paix ne peut pas être réalisée sans eux », avait déclaré le Prix Nobel de la paix.
Reste à savoir, si Jimmy Carter a pu influencer les dirigeants du Hamas en faveur d'un cessez-le-feu avec Israël. En attendant le chef des services de renseignements égyptiens, le général Solimane, tente de convaincre les mêmes responsables du Hamas d'une simple trêve.
La Maison Blanche comme les candidats à la présidence des Etats-Unis condamnent la démarche de Jimmy Carter |
Avec notre correspondante à Atlanta, Anne Toulouse C'est peu dire que les contacts de Jimmy Carter avec le Hamas ont été mal accueillis aux Etats-Unis. Sans surprise, la Maison Blanche a fait savoir que ces rencontres n'étaient pas utiles. Mais ces critiques sont peu de choses auprès de celles des candidats à la présidence. John McCain parle d'une « erreur grave et dangereuse ». Barack Obama a déclaré : « Je ne suis pas d'accord avec la décision du président Carter de rencontrer le Hamas. Nous ne devons pas négocier avec un groupe qui prône la destruction d'Israël ». Et il a ajouté, « le Hamas n'est pas un Etat, c'est une organisation terroriste ». Même s'il est considéré depuis longtemps comme un électron libre de la politique américaine, Jimmy Carter n'a certainement pas rendu service aux candidats de son parti, en entreprenant cette démarche controversée, en pleine campagne présidentielle. Le Washington Post a publié jeudi une tribune libre de Mahmoud al-Zahar, l'un des dirigeants du Hamas que Jimmy Carter s'apprêtait à rencontrer. « Nous publions cet article qui dégouline de haine contre Israël », explique le journal, « parce qu'il éclaire le groupe que Mahmoud al-Zahar dirige et dont M. Carter prétend qu'il est digne de figurer dans le processus de paix. M. Carter, conclut-il, prête ce qui lui reste de prestige à un terroriste avéré ». |
A écouter
Chef de projet à l'International Crisis Group
Je pense que le Hamas est prêt à dialoguer depuis longtemps. Le problème c'est qu'on ne peut pas demander au Hamas de reconnaître Israël [...] avant de commencer un dialogue.
18/04/2008 par Frédérique Misslin
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