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Île Maurice

La SADC reste muette sur la crise au Zimbabwe

Article publié le 21/04/2008 Dernière mise à jour le 21/04/2008 à 15:09 TU

Le Premier ministre mauricien, Navim Ramgoolam (g) et le président sud-africain, Thabo Mbeki (d).(Photo : A. Earally/RFI)

Le Premier ministre mauricien, Navim Ramgoolam (g) et le président sud-africain, Thabo Mbeki (d).
(Photo : A. Earally/RFI)

Encore une fois les membres de la SADC, Communauté de développement d’Afrique australe, n’ont pas voulu embarrasser Harare. Ils sont restés silencieux sur la crise zimbabwéenne pendant les trois jours de la Conférence de la SADC sur la pauvreté, à Pailles, Ile Maurice. Une conférence organisée à l’initiative du Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam.

De notre correspondant à Port-Louis, Abdoollah Earally

« C’est une question très sensible, le Zimbabwe. Les gens ont raison de se demander comment le grenier de la région n’est plus ce qu’il était ».  C’est la réponse laconique du secrétaire exécutif de la SADC, Tomaz Augusto Solamaõ, à la question de RFI sur ce que pense la SADC de la crise alimentaire au Zimbabwe.

Si la crise zimbabwéenne a plané sur la conférence, en revanche seuls les bailleurs de fonds européens ont évoqué le sujet. Les premières critiques ont été prononcées par  le Premier ministre de la Norvège, Jens Stoltenberg.

« Les yeux du monde sont sur le Zimbabwe. Je suis très préoccupé par la situation au Zimbabwe et l’absence des résultats électoraux jette un doute sur la volonté de Harare de respecter le vœu du peuple. Une telle situation ne peut continuer. Le gouvernement du Zimbabwe doit respecter les principes de la démocratie, les droits humains  et prévenir la violence », a-t-il dit lors de l’ouverture. Ce discours de Jens Stoltenberg a été chaudement applaudi par une partie de l’assistance.

Le ton était le même pour le commissaire européen au développement, Louis Michel, qui a appelé à une solution  régionale a cette crise. « Les meilleurs partenaires du Zimbabwe, les meilleurs acteurs de la région peuvent aider à résoudre cette question. Il faudra du courage politique à la SADC. Cette crise est une préoccupation majeure  pour la Commission européenne », a soutenu Louis Michel.

La crise alimentaire : la priorité des priorités

La conjoncture de crise alimentaire a dominé les discussions. Selon la SADC, environ 40 % de la population de la région continuent à vivre dans une pauvreté intolérable. L’idée d’un observatoire régional de la pauvreté proposée par les ONG à l’ouverture des travaux a été retenue dans la Déclaration de Maurice. La SADC mettra en place cet observatoire dont le rôle sera central dans la lutte pour l’éradication de la pauvreté.

Les 14 membres de ce bloc ont pris l’engagement dans la Déclaration de Maurice « de combattre et d’éradiquer avec la plus grande urgence la pauvreté sous toutes ses dimensions ». Parmi les actions prioritaires définies à la fin de la conférence, la SADC demande à ses membres de se pencher sur la sécurité alimentaire en encourageant la coopération régionale.

Maurice et Madagascar ont signé un accord-cadre dans le domaine agricole. La Grande Ile mettra à la disposition des agriculteurs mauriciens des terres cultivables. « Madagascar a un rôle à jouer sur le plan de la sécurité alimentaire et s’attend à mettre en valeur des potentialités dans ce domaine. Nous avons réfléchi à différentes interventions », a expliqué Marcel Ranjeva, le ministre des Affaires Etrangères.

« La SADC c’est un marché pour 250 millions d’habitants. Il faut non seulement augmenter les capacités de production, mais aussi faire en sorte que les produits soient accessibles aux populations », ambitionne le ministre mauricien de l’Agro-industrie, Arvin Boolell. La question d’une zone de libre-échange de la SADC est revenue sur le tapis. Pour cela,  elle propose en même temps une révision les politiques commerciales et la levée des restrictions à l’importation.

Tous les Etats n’ont partagent les mêmes inquiétudes sur l’impact du VIH-Sida mais souhaite tous une intensification de la lutte. La SADC exhorte ses membres de s’efforcer d’atteindre la cible des 15% à allouer au budget de la santé et de chercher des ressources internes et externes nécessaires pour combattre la pandémie du sida, mais aussi la tuberculose et le paludisme.