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Côte d’Ivoire

Retard dans l’identification des électeurs

par  RFI

Article publié le 30/04/2008 Dernière mise à jour le 01/05/2008 à 11:30 TU

L’ancien Premier ministre ivoirien Alassane Ouattara, candidat à l’élection présidentielle, prévue pour le 30 novembre prochain, a affirmé mardi que l’enregistrement des « sans-papiers » n’avait touché que la moitié des électeurs potentiels. Il a ainsi demandé la prolongation des opérations d’identification de la population. Le gouvernement a déjà annoncé que les « audiences foraines » devaient s’achever courant mai et que les opérations ne pourraient pas se poursuivre au-delà de cette date. Les questions d’identité sont très sensibles en Côte d’Ivoire. L’ex-rébellion qui a tenté de renverser le président Laurent Gbagbo en septembre 2002 en avait fait l’une de ses préoccupations.

Lors d'une audience foraine, le 25 septembre 2007, à Ferkessédougou.(Photo : AFP)

Lors d'une audience foraine, le 25 septembre 2007, à Ferkessédougou.
(Photo : AFP)

L’accord de paix conclu en mars 2007 à Ouagadougou, sous la médiation du président burkinabé Blaise Compaoré, prévoit une révision des listes électorales datant de la précédente élection de 2000, avec l’inscription des sans-papiers. Depuis septembre dernier, les tribunaux itinérants délivrent au cours d’« audiences foraines » des jugements supplétifs aux sans-papiers, première étape pour obtenir des documents d’identité. Ensuite, les titulaires d’une carte d’identité ivoirienne doivent s’inscrire sur les listes électorales, processus confié à la société française Sagem et à l’Institut national de statistiques (INS) de Côte d’Ivoire. Avant le lancement des « audiences foraines », les partisans du président Laurent Gbagbo ont estimé que le nombre d’Ivoiriens à enrôler ne devrait pas dépasser les 300 000, alors que l’opposition  souligne qu’il y aurait un potentiel de 3 millions de nouveaux électeurs.

Un bilan réalisé début avril donnait 500 000 personnes recensées, dont plus de 414 000 « nationaux ». L’ancien Premier ministre Alassane Ouattara, candidat déclaré, a ainsi affirmé que l’opération est loin d’être conclue, soulignant que « dans certaines régions, des villages entiers n’ont pas pu participer à cette opération ». En tant que président du Rassemblement des Républicains (RDR, opposition), Alassane Ouattara a souhaité qu'une prorogation d’un ou de deux mois puisse être accordée « pour que le maximum de personnes puissent obtenir leur jugement supplétif et de ce fait, s’acquitter de leurs obligations », en vue de l’élection présidentielle.

Ali Coulabaly

Porte-parole d'Alassane Ouattara, président du Rassemblement des républicains (RDR)

« … Il y a encore 500 000 personnes qui sont sans papiers , il faut qu’il y ait un consensus pour prolonger le délai pour que le fichier électoral reflète le corps électoral en Côte d’Ivoire ».

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30/04/2008 par Sébastien Nemeth

Le Conseil de sécurité des Nations unies a salué « chaleureusement », mardi, l’acceptation par les autorités ivoiriennes de la date du 30 novembre pour organiser l’élection présidentielle. Selon le Conseil de sécurité, présidé actuellement par l’Afrique du Sud, « cette annonce, soutenue par toutes les parties ivoiriennes, et la signature par le président Laurent Gbagbo des décrets qui s’y attachent, constituent un important pas en avant ». Le Conseil a également engagé les parties à respecter cette échéance et s’est félicité de la signature, jeudi dernier à Abidjan, d’un « code de bonne conduite » en vue de la présidentielle par les principaux partis ivoiriens, lors d’une cérémonie en présence du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.

L’élection présidentielle a été repoussée à plusieurs reprises en raison de la crise politico-militaire qui a éclaté en Côte d’Ivoire en septembre 2002. L’accord de paix conclu à Ouagadougou en mars 2007, entre le président Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, l’actuel Premier ministre, prévoyant la réunification du pays coupé entre zones gouvernementale et rebelle, a permis également de définir un calendrier en vue de l’élection présidentielle. Cette élection, initialement prévue début 2008, a été repoussée à la fin juin pour être en dernier lieu fixée au 30 novembre prochain.