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Zimbabwe

Jour décisif pour l'opposition - et les élections

par  RFI

Article publié le 04/05/2008 Dernière mise à jour le 04/05/2008 à 10:43 TU

C'est ce dimanche que Morgan Tsvangirai devrait annoncer si son mouvement participera au second tour de l'élection présidentielle, décidé par la commission électorale. Le MDC jusqu'ici estime avoir emporté le scrutin dès le premier tour du 29 mars.

Deux membres du MDC (Movement for Democratic Change) affirmant avoir subi des violences de la part de partisans de Mugabe, dans la ville de Masvingo, à 300 km au sud de Harare.(Photo : AFP)

Deux membres du MDC (Movement for Democratic Change) affirmant avoir subi des violences de la part de partisans de Mugabe, dans la ville de Masvingo, à 300 km au sud de Harare.
(Photo : AFP)

L'opposition zimbabwéenne s'interrogeait encore hier sur sa participation ou non à un second tour de scrutin présidentiel, alors qu'elle conteste les résultats proclamés par la Commission électorale vendredi. Selon ces résultats, le leader du MDC, Morgan Tsvangirai est bien en tête, devant le président Robert Mugabe, mais sans majorité absolue.

Or on le sait, pour le Mouvement pour le changement démocratique, son candidat l'a emporté dès le premier tour. Qui plus est, selon le MDC, l'organisation d'un second tour dans les conditions de violences qui règnent actuellement au Zimbabwé est impossible.

Le MDC a donc interpellé la SADC samedi (la Communauté des pays d'Afrique asutrale), lui demandant, si elle voulait convaincre l'opposition de participer au second tour, de tout faire pour pour stopper la violence, si besoin en envoyant des troupes au Zimbabwé.

Réponse aujourd'hui du diplomate Kingsley Mamabolo, chef de la délégation sud africaine des observateurs de la SADC aux élections zimbabwéennes : la SADC va devoir se concentrer sur les moyens de faire baisser la violence.

Kingsley Mamabolo

Chef de la délégation sud-africaine des observateurs de la SADC aux élections zimbabwéennes

« Je sais que la SADC est prête à venir observer les élections. Si elle peut envoyer des troupes, je ne le sais pas. Ce sont les chefs d'Etats qui doivent en discuter. Mais je suis d'accord avec M. Biti sur le fait que nous devons tous travailler pour créer un climat favorable, et que le 2e tour ne doit pas se tenir dans un contexte de violence... »

écouter 01 min 00 sec

04/05/2008 par Sarah Tisseyre

Contrairement au MDC qui hésite, la ZANU-PF a annoncé que Robert Mugabe participerait à un deuxième tour dans la foulée de l’annonce des résultats du premier tour de la présidentielle du 29 mars. Son parti a d’ores et déjà perdu les législatives, il est arrivé en seconde place au premier tour de la présidentielle et, arithmétiquement, il aura de sérieuses difficultés à refaire son retard. Mais il est probable que l’entourage de Mugabe n’ait pas laissé le choix au président, en perte de vitesse :

Robert Mugabe, otage de son aile dure ?

Avec notre correspondant à Pretoria, Nicolas Champeaux

Les envolées verbales de Robert Mugabe, ses discours menaçants et ses méthodes violentes donnent l’impression que le président ultranationaliste dirige le pays d’une main de fer.

En réalité, Robert Mugabe est un président faible, et cela depuis plusieurs années. Il revendique par exemple la paternité des violentes invasions de fermes de l’année 2000, mais Denis Norman, qui a été ministre de Mugabe à 4 reprises, explique qu’en réalité Mugabe a capitulé devant le chantage des vétérans de la guerre de libération. Selon lui, «  Mugabe n’avait plus de cadeaux à leur donner, mais ils voulaient toujours plus. Un jour, ils sont revenus le voir et ils lui ont dit : « nous voulons prendre les fermes. « Il a dit  : d’accord » - Et ils l’ont pris au mot et se sont servis Il ne savait pas du tout quoi faire pour les arrêter. Je crois qu’il ignorait l’étendue et la gravité de ce qui se passait dans son propre pays ».

De la même manière, Denis Norman est convaincu que les chefs de l’armée et de la police ont enjoint Robert Mugabe d’employer tous les moyens nécessaires pour s’accrocher au pouvoir.  « Il est sous pression pour rester au pouvoir. Moi je pense qu’au fond de lui-même Mugabe aimerait se retirer, mais il ne peut pas. C’est un homme captif ».

L’opposition MDC s’est portée garante de la sécurité de Mugabe et de la protection de ses biens s’il acceptait de quitter le pouvoir, mais le MDC aura des difficultés à offrir les mêmes garanties à tous les membres de la ZANU-PF, et à tous ceux qui se sont enrichis durant le règne du président octogénaire.

A écouter

La diplomatie sud-africaine sur la défensive

« Pour Thabo Mbeki, George Bush a mis en péril la médiation sud-africaine... Il dénonce les ingérences de Gordon Brown... Le Zimbabwe fait partie de la zone d'influence sud-africaine...»

04/05/2008 par Nicolas Champeaux