par RFI
Article publié le 05/05/2008 Dernière mise à jour le 05/05/2008 à 20:14 TU
Le ministre des Affaires étrangères du Gabon, Jean Ping, a été élu président de la Commission de l'Union africaine le 1er février 2008.
(Photo : Reuters)
Jean Ping s'est entretenu avec le président sortant Mugabe et a eu une séance de travail avec le président de la Commission électorale du Zimbabwe (ZEC). Les autorités de Harare n'ont pas confirmé cette information mais, dans l'entourage du président de la commission de l'UA on indique, en effet, qu'un rendez-vous s'est tenu, ce lundi, entre Jean Ping et Robert Mugabe. Aucune déclaration officielle n'a été faite, à l'issue de cet entretien. L'Union africaine se fait toujours très discrète sur la crise électorale au Zimbabwe.
Une source diplomatique, citée par l'Agence France Presse, évoque bien « des discussions très constructives » qui auraient permis d'examiner la crise électorale « sous tous ses aspects ». Et le diplomate de préciser que « tous les scenarios pour les semaines à venir » ont été étudiés, notamment « les dispositifs en place pour la bonne tenue du second tour ». Quels dispositifs ? Aucune réponse concrète, pour l'instant.
En tout cas, l'Union africaine semble estimer qu'un second tour de scrutin au Zimbabwe est inévitable. Pourtant Morgan Tsvangirai n'a toujours pas annoncé sa décision d'y participer et son parti, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), continue à revendiquer une victoire dès le premier tour.
La Grande Bretagne et les Etats-Unis, de leur côté, émettent de sérieux doutes sur la capacité de Robert Mugabe à permettre un second tour de scrutin libre et transparent.
Selon les résultats officiels annoncés vendredi dernier, le candidat de l’opposition n’a reporté que 47,9% des suffrages, contre 43,2% pour le président sortant. La Commission électorale n’a pas encore annoncé la date du second tour de l’élection présidentielle. La loi électorale zimbabwéenne stipule que le second tour doit avoir lieu dans les trois semaines suivant l’annonce des résultats.
Le MDC revendique la victoire de Tsvangirai avec plus 50% des suffrages au premier tour, considère qu’un second tour « n’est pas nécessaire » et que Robert Mugabe devrait « accepter la défaite ». Le président a fait savoir par l’intermédiaire de son parti, l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front populaire (ZANU-PF), qu’il serait présent au second tour.
L’Union africaine souhaite que le processus électoral zimbabwéen puisse aboutir dans de bonnes conditions pour éviter que la situation actuelle au Zimbabwe ne dégénère en un scénario à la kényane, selon une source proche de la Commission des Affaires politiques de l’UA. Des dispositions devraient être prises pour renforcer substantiellement l’équipe d’observateurs de l’organisation panafricaine, dans la perspective d’un second tour de la présidentielle au Zimbabwe.
Le secrétaire général des Nations unies s’est déclaré inquiet au sujet des informations concernant « l’augmentation des niveaux de violence et d’intimidation » au Zimbabwe. Ban Ki-moon a déclaré aux journalistes, lundi à New-York, qu’il était en consultations, au sujet de crise zimbabwéenne, avec le président de l’Union africaine, Jakaya Kikwete, chef d’Etat de la Tanzanie, et également avec le président de la Commission africaine, Jean Ping, et le président de la Zambie, Levy Mwanawasa, qui dirige actuellement la Communauté pour le développement de l’Afrique Australe (SADC).