par RFI
Article publié le 08/05/2008 Dernière mise à jour le 08/05/2008 à 22:37 TU
Malgré les appels de la communauté internationale, la violence est toujours bien présente au Zimbabwe. L’opposition a dénoncé, jeudi, un accroissement des violences, affirmant que trente militants du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) ont été tués depuis les élections du 29 mars dernier par des partisans de l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front populaire (ZANU-PF), le parti du président Robert Mugabe. Le porte-parole du MDC, Nelson Chamisa, a de nouveau sollicité l’aide de la communauté internationale pour « faire cesser ce carnage ». Le parti au pouvoir a également été accusé d’avoir chassé des dizaines de milliers d’ouvriers agricoles de leurs terres.
Des militants du MDC montrent leurs fractures après avoir été attaqués à Harare, le 3 mai 2008.
(Photo : Reuters)
Selon le syndicat des travailleurs agricoles du Zimbabwe, 40 000 personnes - des travailleurs agricoles et leurs familles - ont été attaquées par des groupes de miliciens de la Zanu-PF qui les ont chassées de leurs terres. Ces personnes déplacées vivent maintenant en brousse ou au bord des routes.
Représentant du syndicat des travailleurs agricoles du Zimbabwe
«Nous pensons que les partisans de Mugabe veulent effrayer les gens pour qu'ils ne votent pas au second tour».
L'aide humanitaire comme une arme de guerre
En attendant un hypothétique second tour de la présidentielle, le parti de Robert Mugabe gère toujours l'aide internationale à sa manière : «si tu votes pour moi, tu pourras manger», ce sont en quelque sorte les termes de la négociation. Le régime de Robert Mugabe assure donc sa survie, en maniant l'arme de l'aide humanitaire. Confronté à une hyperinflation et une sévère crise agricole, le Zimbabwe doit faire face, depuis plusieurs années, à des risques de famine.
Le parti au pouvoir utilise l’aide humanitaire pour renforcer sa mainmise dans les campagnes. C'est aussi la Zanu-PF qui tient la liste des bénéficiaires, d'où le malaise des humanitaires.
«Les circonscriptions, où le président Mugabe est parvenu à faire un score honorable, coïncident souvent avec celles où les distributions de nourriture ont été les plus importantes».