Article publié le 09/05/2008 Dernière mise à jour le 09/05/2008 à 07:04 TU
Les avions chargés de nourriture, d'eau, de médicaments, attendent le feu vert du régime birman pour porter assistance à la population sinistrée mais ce feu vert ne vient toujours pas. Vendredi, un communiqué du ministère birman des Affaires étrangères a même affirmé que le pays n'était « pas prêt » à accepter des équipes de secours, ainsi que des journalistes, en provenance de pays étrangers. Les autorités préfèrent gérer par leurs propres moyens l'aide en provenance de l'étranger.
La junte birmane avait déjà refoulé mercredi un avion du Qatar rempli d'aide humanitaire. Mais un avion du Programme alimentaire mondial (PAM) a pu atterrir hier à Rangoon.
Les Etats-Unis ont débloqué plus de 3 millions de dollars d'aide pour les victimes du cyclone, mais ne parviennent toujours pas à trouver un moyen d'acheminer cette aide. L'ambassadeur américain aux Nations unies se dit « indigné » par la lenteur de la réponse des autorités birmanes aux propositions d'aide internationale.
« Peut-on aider la population de Birmanie sans l'accord des autorités ? Le secrétaire à la Défense, Robert Gates, a exclu jeudi la possibilité de parachuter des vivres dans les zones sinistrées sans l'accord de la junte. »
L’une des rares organisations présentes sur place, Action contre la faim (ACF) en Birmanie est parvenue jusqu'à la localité de Bogalay, au cœur du delta d'Irrawaddy. La mission de l'organisation humanitaire française a pu mesurer l'ampleur des dégâts. ACF souligne l'urgence d'intervenir pour sauver les victimes qui peuvent encore l'être.
Porte-parole d'ACF
« On comprend bien qu'il y a des procédures qui existent [...] cela dit il faut que les autorités prennent en considération l'urgente nécessité d'engager cette assistance. »
Malgré l’ampleur de la catastrophe qui touche le pays, la junte militaire maintient l’organisation samedi d’un référendum sur la Constitution. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté les autorités birmanes à se focaliser sur l'aide aux victimes du cyclone plutôt que sur le référendum constitutionnel. Le parti du Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi qui est toujours assignée à résidence demande un report de cette consultation.
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