par RFI
Article publié le 09/05/2008 Dernière mise à jour le 10/05/2008 à 07:57 TU
Selon la loi électorale zimbabwéenne, un boycott du second tour par le candidat de l’opposition reviendrait à donner la victoire à Mugabe, 84 ans, au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1980. Les observateurs soulignent que Morgan Tsvangirai, 56 ans, est menacé de poursuite pour trahison après avoir quitté son pays depuis le premier tour de la présidentielle.
Les attentions convergent également vers la mission du président sud-africain Thabo Mbeki, qui s’est entretenu ce vendredi à Harare avec le président zimbabwéen Robert Mugabe. Les autorités sud-africaines se sont limitées à signaler que les entretiens de Mbeki ont eu lieu « dans le cadre de son mandat de médiateur de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) ».
Le mois dernier, les dirigeants des 14 pays membres de la SADC avaient demandé à Mbeki de poursuivre sa médiation entre la Zanu-PF de Mugabe et le MDC qui a officiellement remporté les élections législatives du 29 mars. Morgan Tsvangirai a critiqué à plusieurs reprises la médiation du président sud-africain, l’accusant même de manque de courage face à Mugabe.
Les médecins dénoncent à nouveau la violence post-électorale
Les actes de violence organisée et de torture se sont considérablement multipliés au cours de deux dernières semaines, selon l’Association des médecins du Zimbabwe pour les droits de l’homme (ZADHR). Un communiqué, publié ce vendredi, indique que cette association dénonce « une escalade spectaculaire des actes de violence organisée et de torture », et souligne également que « le nombre de victimes au cours de la période post-électorale dépasse maintenant les 900 personnes ».
L’association, qui avait publié un premier rapport inquiétant le 25 avril dernier, affirme que « la violence atteint maintenant de telles proportions qu’il est impossible de répertorier tous les cas ». La ZADHR dénonce également « le caractère lâche et violent des attaques menées par de soi-disant anciens combattants contre des femmes, des enfants et des personnes âgées qui fait honte à la mémoire des vrais héros de la lutte de libération ».
L’opposition se déclare toujours victime de l’intimidation de la part du pouvoir, accusant notamment les milices de la Zanu-PF d’actes de violence contre les électeurs qui ne sont pas favorables à Robert Mugabe. Les autorités ont démenti être à l’origine de la mort de 30 partisans du MDC, accusant à leur tour les opposants d’incendies volontaires.
D’autres secteurs de la société ont également critiqué les autorités. Ainsi, le Congrès des syndicats du Zimbabwe, autrefois dirigé par Morgan Tsvangirai, a annoncé ce vendredi l’arrestation de son président, Lovemore Matombo, et de son secrétaire général, Wellington Chibebe, pour « incitation à la rébellion contre le gouvernement et propagation de fausses nouvelles contre le gouvernement », lors de discours prononcés à l’occasion du 1er mai.
A écouter
« Une infirmière s'insurge : « on meurt de faim, les magasins sont vides, on ne trouve même plus d'huile ou de sel ». »
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