par RFI
Article publié le 13/05/2008 Dernière mise à jour le 14/05/2008 à 07:34 TU
Le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo (au centre) présente le projet de loi sur les OGM à l'Assemblée nationale.
(Photo : AFP)
C'est un véritable camouflet pour le gouvernement et une source d'embêtements futurs. D'ailleurs Matignon a aussitôt réagi en jouant les pompiers. Dans un communiqué, François Fillon a précisé qu'il avait décidé, comme le prévoit la Constitution, de convoquer la commission mixte paritaire ou CMP pour relancer l'examen du projet de loi sur les OGM. Cette CMP, régie par l'article 5 de la Constitution, est composée de 7 députés et 7 sénateurs. Ils sont réunis en cas de désaccord persistant entre les Assemblées sur un projet de loi. Toute la question étant de savoir si oui ou non il y a lieu d'avoir recours à elle.
L'opposition de gauche considère que la décision des élus est une véritable sanction pour la majorité. Elle parle de défection des élus de droite. Et surtout, elle considère qu'en engageant un troisième examen du projet par la CMP, Matignon ne tient pas compte du vote et cherche à passer en force, puisque la droite étant majoritaire dans les deux Assemblées, le résultat ne fait guère de doute. Une décision qui peut paraître curieuse, alors que l'on parle, avec la réforme des institutions, de renforcer le pouvoir parlementaire.
Député Vert
« C'est la raison qui l'a emporté ; nous ne pouvons qu'être fier de ce travail qui a été fait par la gauche. »
Les écologistes dénoncent une « contamination génétique »
Ce rejet du projet de loi sur les OGM a été accueilli par des cris de joie par des centaines de manifestants anti-OGM rassemblés près de l'Assemblée nationale pour dénoncer un texte qui, selon eux, laisse la porte ouverte à une possible « contamination génétique » de champs par des OGM. C'est justement ce qui est arrivé à deux agriculteurs, Julien Veillat et son père Christian, dont l'exploitation est située dans les Deux-Sèvres, à l'ouest du pays, qui viennent de porter plainte contre l'Etat.
Agriculteur spécialisé dans la culture de maïs alimentaire biologique
« On a déposé une plainte car il n'y a aucune assurance qui prend en charge le risque OGM. »
A écouter
Député PCF du Puy-de-Dôme
Le point central qui cristallise le débat, c'est le refus du gouvernement de préciser ce qui est OGM et ce qui ne l'est pas. Le fait de ne pas trancher traduit un manque de transparence qui est terrible pour le citoyen.
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« L'épisode est symbolique des divisions et mécontentements de la majorité »
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