Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Amérique latine

Interpol confirme l'authenticité des documents d'un chef des FARC

Article publié le 16/05/2008 Dernière mise à jour le 16/05/2008 à 06:15 TU

Le secrétaire général d'Interpol, Ronald Noble, lors d'une conférence de presse à Bogota, le 15 mai 2008.(Photo : Reuters)

Le secrétaire général d'Interpol, Ronald Noble, lors d'une conférence de presse à Bogota, le 15 mai 2008.
(Photo : Reuters)

Interpol a confirmé jeudi l'authenticité des documents informatiques trouvés dans les ordinateurs de Raul Reyes, un des chefs des FARC (Forces armées révolutionnaires de la Colombie) tué dans une attaque contre un camp de la guérilla qui se trouvait du côté équatorien. Selon Bogota, ces documents prouvent l'existence des liens entre les dirigeants du Venezuela et de l'Equateur avec les FARC, ce que nient les dirigeants des deux pays concernés. Le Venezuela a annoncé qu'il allait revoir profondément ses relations diplomatiques avec la Colombie.

Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf

Soixante-quatre techniciens mobilisés, quatre mille heures de travail effectuées, Interpol a fait sérieusement son travail. Ronald Noble, le secrétaire général de l'organisation, a fait le voyage à Bogota pour remettre son rapport. Ici, ses conclusions n'ont pas étonné.

Le contenu des ordinateurs de Raul Reyes n'a été « ni altéré, ni manipulé ». La surprise, c'est le volume des documents trouvés. Plus de 37 000 textes, 200 000 images, près de 8 000 adresses électroniques, une mine d'informations sur les FARC. Ce verdict technique d'Interpol ne lève cependant pas tous les doutes.

Chavez et Correa nient

Pourquoi les autorités colombiennes ont-elles filtré les seuls documents qui accusent Quito et Caracas. Le président vénézuélien Hugo Chavez et l'Equatorien Rafael Correa continuent de penser qu'il y a montage et de nier toute complicité avec les FARC.

L'utilisation du contenu des ordinateurs pourrait bien déclencher une crise diplomatique sans précédent. En Colombie certains observateurs s'en inquiètent.

Hugo Chavez a qualifié de « show de clown » le rapport d'Interpol

Avec notre correspondante à Caracas, Angèle Savino

« Ce rapport est tellement ridicule que nous perdons notre temps à parler de cela », a lancé Hugo Chavez en début de conférence de presse. Et pourtant, le mandataire vénézuélien a pris le temps d'expliquer que les autorités colombiennes avaient sûrement manipulé les preuves avant de les remettre à Interpol.

« Ils n’ont pas pris le temps nécessaire de faire une copie protégée de chacune des huit preuves saisies, l’accès s'est fait directement…et bien, ils ont pu rajouter n'importe quoi ! Et ce vagabond-là, le chef d'Interpol, il dit au contraire que c'est démontré : il n'y a aucune altération. », a déclaré Hugo Chavez.

Il est vrai qu'Hugo Chavez s'en sort plutôt bien, car le rapport d'Interpol le précise, la vérification n'est que technique, il n'y a eu pas d'analyse de son contenu. Le président vénézuélien a même décortiqué un article du rapport qui contredit, selon lui, les déclarations du secrétaire général d'Interpol.

« La vérification réalisée par Interpol n'implique pas la validation de l'exactitude des archives trouvés, ni de leur origine, dit le texte…mais lui, le secrétaire général d’Interpol dit être sûr que les ordinateurs proviennent d'un campement terroristes des FARC. », a affirmé le président vénézuélien

Hugo Chavez continue de nier en bloc, ce qu'il appelle le terrorisme médiatique. Et il a finalement avertit que le rapport d'Interpol affecterait ses relations avec la Colombie, l'accusant d'utiliser ces informations pour continuer d'agresser le Venezuela et l'Equateur.