Article publié le 17/05/2008 Dernière mise à jour le 17/05/2008 à 06:38 TU
Les secouristes ont retrouvé un homme encore vivant dans les décombres d'un bâtiment, le 16 mai 2008 à Shifang.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant à Pékin, Joris Zylberman
La découverte du touriste allemand a déclenché une vague d’optimisme. Une autre découverte exceptionnelle a eu lieu à Beichuan à quelques dizaines de kilomètres de l’épicentre du séisme, les sauveteurs ont retiré 33 personnes vivantes de sous les décombres.
Ici c’est un enfant qui a été retrouvé sous les gravas de son collège, là c’est un miraculé de 46 ans. L’homme raconte avoir survécu avec des cigarettes, du papier hygiénique et de son urine. Il a tenu pendant 4 jours, tout comme ce couple qui a résisté pendant 95 heures sous les ruines d’un bâtiment administratif. Ou encore cette infirmière de 23 ans, seule survivante de son hôpital.
Les secouristes chinois prédisent de nouveaux miracles. Ils ont encore entendu des voix ensevelies appelant à l’aide. Le président chinois, Hu Jintao, et son Premier ministre, Wen Jiabao, redoublent d’optimisme dans la quête des survivants, alors que les équipes étrangères, japonaises surtout, viennent d’arriver sur le terrain, il s’agit de contrer le pessimisme de certains responsables qui avaient confié dans la presse le peu d’espoir qu’il reste depuis que sont dépassés les trois jours après le séisme où les personnes ensevelies peuvent espérer survivre.
Les journalistes priés de rester dans leur rédaction
Les autorités ont beaucoup communiqué avec la presse nationale et internationale. C’est en effet un changement radical puisque d’habitude, les autorités verrouillent les zones sinistrées et empêchent une couverture de presse ouverte. Là, c’est tout le contraire.
Les journalistes chinois et étrangers ont pu, non seulement se rendre sur place dans la mesure du possible, mais ils ont pu relayer la parole de la population avec ses désespoirs mais aussi ses colères, notamment contre la fragilité anormale des écoles effondrées et donc contre les gouvernements locaux qui ont négligé les normes de sécurité dans la construction des 7 000 établissements rasés par le séisme. Ce qui a forcé le gouvernement à ouvrir une enquête sur ces constructions.
Alors maintenant il semblerait que cette période de grâce soit terminée pour les journalistes. Le ministère de la Propagande a gentiment prié les rédactions chinoises à Pékin de ne plus envoyer de reporters sur place pour s’en tenir aux informations de l’agence Chine Nouvelle et aux articles sur le travail des sauveteurs.
Sur le même sujet