Article publié le 20/05/2008 Dernière mise à jour le 20/05/2008 à 09:49 TU
A Chengdu dans la province du Sichuan, les habitants ont quitté leur domicile et se sont réfugiés dans les rues pour la nuit.
(Photo : AFP)
Correspondance de Chengdu
Cette nuit, dans les rues de Chengdu, difficile de se frayer un chemin sur les trottoirs. Partout au sol, des nattes, des tentes, des campements de fortune, des couettes à même le pavé, des journaux en guise de matelas, sur lesquels étaient allongés des milliers d’habitants ayant fui leurs maisons.
Tous semblaient visiblement épuisés par une semaine d’angoisse sur fond de répliques et d’alertes, et c’est justement l’annonce d’une nouvelle secousse, qui a fait sortir dans les rues une bonne partie de la ville. Cette annonce officielle du gouvernement local, faisant état d’une probable réplique d’une magnitude de 6 à 7 sur l’échelle de Richter, a d’abord été diffusée à la télévision, puis à la radio, pour se répandre ensuite telle une trainée de poudre dans les rues de la capitale du Sichuan.
A 1 heure du matin, sur une route, un vieil homme, l’oreille collée à sa radio portative, regarde inquiet vers le haut le grand immeuble de 10 étages qui lui fait face. Certains habitants plutôt organisés ont érigé de véritables cabanes, tandis que d’autres dorment entre deux chaises sorties de nulle, part, ou tout simplement assis sur le rebord du trottoir les bras ballants.
Plus loin, devant l’hôpital international du Sichuan, des infirmiers ont sorti des brancards pour parer à toute évacuation. Aux abords, quelques malades errent en pyjamas rayés. Cette nuit, beaucoup d’habitants ont aussi cherché à quitter la ville et au sud, des embouteillages monstres se sont rapidement formés.
Pour l’instant, à Chengdu et dans le reste du Sichuan, aucune réplique violente n’a été constatée, et le bureau de sismologie de la région vient tout juste d’indiquer que cette alerte ne concernait que l’épicentre du séisme. Il n’empêche que la ville, déjà victime de nombreuses rumeurs, semble céder, de plus en plus, à la panique.A lire