Article publié le 23/05/2008 Dernière mise à jour le 23/05/2008 à 13:06 TU
Nicolas Sarkozy et Eduardo Dos Santos se sont déjà rencontrés en tête à tête aux Nations unies à New York, le 24 septembre 2007.
(Photo : AFP)
Avec notre envoyé spécial à Luanda, Christophe Boisbouvier
Bien sûr, le président angolais, José Eduardo Dos Santos, a toujours beaucoup de mal à comprendre pourquoi son pays est montré du doigt dans le scandale de l’Angolagate. Après tout, il faisait la guerre, et avait tout à fait le droit d‘acheter des armes. Cela dit, il se console en se disant qu’il n’y aura aucun citoyen angolais parmi les 42 personnes qui comparaîtront en octobre prochain devant le Tribunal correctionnel de Paris.
Surtout, il doit se dire que la réconciliation avec la France a quelques avantages. D’abord, elle lui permet d’espérer la bienveillance de Paris quand il lui faudra affronter l‘UNITA dans les urnes, aux législatives de septembre et à la présidentielle de 2009 ; ensuite, elle lui permet de sortir de son tête-à-tête avec la Chine sur le marché de la reconstruction de l’Angola.
Côté français, Nicolas Sarkozy est bien sûr ravi d’ouvrir le marché angolais à d’autres sociétés que la seule Total. Surtout, il espère bâtir un véritable partenariat stratégique avec son homologue angolais, comme en cette année 1997 où Jacques Chirac et Eduardo Dos Santos s’étaient secrètement mis d’accord pour aider Denis Sassou Nguesso à renverser le président congolais Pascal Lissouba.
Un marché prometteur |
L’Angola est devenu cette année le premier producteur de pétrole d’Afrique sub-saharienne. Avec 1,9 million de barrils/jour, il est passé devant le Nigeria : autant dire que pour beaucoup d’hommes d’affaires, l’Angola est le nouveau Eldorado africain. La première société française à tirer profit de ce marché est la française Total, qui talonne la major américaine Chevron / Texacco, et qui exploite un tiers du pétrole angolais. Mais beaucoup d’entreprises françaises du BTP et de l’agroalimentaire voudraient se placer sur le marché très prometteur de la reconstruction de l’Angola. Nicolas Sarkozy arrive donc aujourd’hui avec une brochette d’hommes d’affaires. Pierre Castel, le roi de la bière, va investir 300 millions d’euros dans de nouvelles brasseries locales, et Thalès, l’électronicien, va sécuriser les télécommunications de l’armée et de l’administration angolaises pour 140 millions d’euros. De son côté, l’Angola n’est pas fâché de diversifier ses fournisseurs, pour ne pas laisser aux Chinois le monopole de la reconstruction. |
A écouter
Politologue angolais, professeur à l'université de Luanda.
La répartition de la richesse en Angola est très inégale. Tout l'argent est concentré entre les mains d'un petit groupe. Malgré la croissance, la qualité de la vie de la population ne s'améliore pas.
23/05/2008 par Stanislas Ndayishimiye
Malgré la croissance, les fermiers, qui représentent le tiers de la population, ne vivent pas mieux, à cause de l'importation de la nourriture moins chère que la production locale.... Et le pays est l'un des plus corrompus du monde... Mais la situation s'améliore
23/05/2008 par Sonia Rolley
« J'ai envoyé avec six autres ONG françaises et internationales, une lettre au président Nicolas Sarkozy pour qu'il demande à son homologue angolais de faire respecter les droits de l'homme. »
23/05/2008 par Stanislas Ndayishimiye
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