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Afrique du Sud

Thabo Mbeki : les violences xénophobes sont «une honte» pour le pays

par  RFI

Article publié le 25/05/2008 Dernière mise à jour le 25/05/2008 à 02:23 TU

Le président sud-africain, Thabo Mbeki.(Photo : Reuters)

Le président sud-africain, Thabo Mbeki.
(Photo : Reuters)

Pour la première fois depuis le début des violences xénophobes en Afrique du Sud, le président Thabo Mbeki a condamné publiquement ces brutalités commises depuis deux semaines dans les townships du pays. Le chef de l’Etat sud-africain a qualifié les violences contre les immigrés de « honte » et d' « humiliation » pour la nation. Sept des 9 provinces du pays sont maintenant touchées par ces violences. Selon la Croix-Rouge, ces violences auraient déjà fait plus de 25 000 déplacés en plus des 40 personnes tuées et centaines d'autres blessées depuis le 11 mai dernier. Les victimes sont pour la plupart des clandestins venus du Zimbabwe voisin et du Mozambique. Samedi, plusieurs milliers de manifestants ont défilé dans le quartier des affaires de Johannesburg pour réclamer l'arrêt de ces violences.

« Ces attaques sont une honte et une humiliation pour notre nation ». C’est ainsi que le président Thabo Mbeki a qualifié les violences xénophobes qui frappent son pays. Il aura fallu deux semaines au numéro un sud-africain pour condamner publiquement et avec autant de fermeté la barbarie xénophobes.

Son silence et l’absence totale de leadership en pleine crise ont été vilipendés de toutes parts ces derniers jours. Il faut dire qu’il était devenu impossible au gouvernement de nier l’ampleur des ravages, d’autant plus qu’il donne du fil à retordre à plusieurs pays de la sous-région. Ils ont du intervenir pour rassurer et rapatrier parfois par milliers leurs ressortissants.

« Trop peu, trop tard ! »

Toujours est-il que Thabo Mbeki et ses ministres se réveillent. Le président sud-africain devrait faire une intervention solennelle à la radio et à la télévision ce soir. Et aujourd’hui le chef de l’ANC, Jacob Zuma, et les plus hauts cadres de son parti, se rendront chacun à la rencontre de la population dans des bidonvilles différents.

« Too little, too late ! »,  « Trop peu, trop tard ! », diront certains. Plusieurs analystes expliquent que des jeunes pauvres des bidonvilles ont allumé la flamme de la xénophobie pour attirer l’attention d’une élite politique qui avait oublié qu’elle avait grandie dans ces mêmes townships.

Françoise Le Goff

Représentante de la Fédération internationale de la Croix-Rouge en Afrique australe

« A l'heure actuelle nous avons 21 800 personnes déplacées en Afrique du Sud. »

écouter 00 min 52 sec

25/05/2008 par Mouna El Banna