par RFI
Article publié le 27/05/2008 Dernière mise à jour le 27/05/2008 à 15:36 TU
Le mouvement de protestation des pêcheurs français contre la hausse du prix du gazole va-t-il s'étendre au reste de l'Union européenne ? Des représentants d'une dizaine de ports de la Manche et de la Méditerranée réunis à Boulogne sur Mer ont appelé à un blocage des ports durant 48 heures à partir de ce mardi. Dans le reste de l'Europe, plusieurs pays côtiers sont également concernés et le mécontentement commence à faire tâche d'huile.
En Espagne, le mouvement de grève entamé hier en Catalogne, dans le nord-est du pays, s'étend à de nouveaux ports et gagne le sud en Andalousie.
Il anticipe sur l'appel de la principale organisation de patrons de pêche à une grève illimitée à compter de vendredi et sur une manifestation nationale prévue le même jour à Madrid.
Les professionnels du secteur protestent contre le carburant toujours plus cher et la concurrence du poisson importé toujours meilleur marché.
Agriculteurs ou transporteurs routiers
En Italie, l'une des fédérations de pêcheurs réunit son comité directeur mercredi pour décider d'une éventuelle grève. Enfin, le responsable des pêcheurs du sud-est de la France a annoncé une action européenne en fin de semaine à Bruxelles.
Les raisons du mécontentement sont évidemment partagées au-delà des frontières : la flambée du prix du gazole qui croît régulièrement depuis dix-huit mois, la limitation des aides nationales accordées par les gouvernements aux pêcheurs au nom du respect de la concurrence en Europe ou encore le système européen des quotas de capture par espèce de poisson.
Le sujet risque de prendre d'autant plus d'importance que le combat des pêcheurs peut s'étendre à d'autres catégories concernées elles aussi par le renchérissement du prix des carburants comme les agriculteurs ou les transporteurs routiers.
« Le prix du gazole a augmenté pour tout le monde et met en cause, très précisement, l'avenir même de la pêche européenne.»
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« En 2004, la flotte européenne dépensait un milliard d'euros pour le pétrole, aujourd'hui elle en dépense trois ; c'est un réel problème pour la commission européenne.»
27/05/2008 par Frédérique Genot