par RFI
Article publié le 26/06/2008 Dernière mise à jour le 27/06/2008 à 02:35 TU
Les quatre techniciens français du groupe nucléaire Areva, libérés mercredi par des rebelles touareg du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), ont atterri à l'aéroport du Bourget dans la nuit de jeudi à vendredi. Selon Areva, les anciens otages sont « en bonne santé » et doivent passer aujourd'hui un bilan complet.
La compagnie a aussi confirmé qu'ils étaient porteurs de deux messages, l'un pour Areva, l'autre pour le gouvernement français.Les quatre cadres d'Areva, trois hommes et une femme, sont arrivés à Paris à 1heure 32 min locales. L'équipe du CICR, qui les a récupérés mercredi auprès du MNJ, les avait remis le même jour aux autorités nigériennes et aux responsables d'Areva.
Pour les acceuillir lors leur libération, il y avait, aux côtés du gouverneur d'Agadez, le directeur du groupe nucléaire français au Niger. Selon Juan Coderque, responsable régional du CICR basée à Dakar, c’était aux autorités nigériennes et au groupe français de décider où les quatre Français libérés devaient aller par la suite.
Responsable régional du CICR à Dakar
« Nous avons remis les otages aux autorités nigériennes, les représentants d'Areva étaient également présents. Nous avons terminé notre travail. »
Les quatre Français, apparemment en bonne santé, mais peut-être un peu fatigués, sont ensuite partis pour la capitale nigérienne, Niamey, d'où ils ont regagné Paris.
Selon le chef du MNJ, Agali Alambo, l'objectif de cette prise d'otages n'était pas d'agir contre le groupe nucléaire français Areva, mais plutôt de lui faire passer un message, afin que le groupe fasse pression sur les gouvernements français et nigérien, pour régler la crise au nord du Niger par la négociation. Pour le chef rebelle, sans solution du conflit, l'exploitation minière dans cette région, riche en uranium et en pétrole, sera difficile.
Porte-parole du MNJ.
« Areva et le gouvernement nigérien ne peuvent garantir la sécurité des exploitations, ni du pétrole, ni de l'uranium, dans une région où il y a un conflit. »
Depuis début 2007, les autorités nigériennes nient l'existence d'un mouvement de rébellion, parlant de « bandits armés ». La région a même été placée sous état de « mise en garde » il y a 10 mois. Ce n'est pas la première fois que le CICR effectue ce genre d'opérations au Niger. Depuis un an, il est allé récupérer, toujours dans le nord du Niger, un Chinois et 36 Nigériens qui avaient été pris en otage par le MNJ. Dans le cadre de ses missions, le CICR a également rendu visite à des militaires de l'armée nigérienne faits prisonniers par le même mouvement rebelle. Le Niger est le troisième producteur mondial d’uranium.