France / Syrie

Bachar el-Assad à Paris, une visite historique et contestée

par  RFI

Article publié le 12/07/2008 Dernière mise à jour le 12/07/2008 à 11:44 TU

Le président syrien Bachar el-Assad sera présent à Paris pour le sommet constitutif de l'Union pour la Méditerranée et assistera au défilé du 14-Juillet.
(Photo : AFP)

Le président syrien Bachar el-Assad est arrivé ce samedi à Paris pour le lancement officiel dimanche de l'Union pour la Méditerranée (UPM) ainsi que pour le défilé militaire de la fête nationale du 14-Juillet. Bachar el-Assad n'avait pas été reçu en France depuis juin 2001, et sa présence à Paris est considérée comme son retour sur la scène diplomatique internationale après avoir été mis au ban des nations en raison de l'ingérence de Damas dans les affaires libanaises. Cette visite suscite de vives critiques de l'opposition en France, ainsi que dans la majorité anti-syrienne au Liban. Elle marque en tout cas la normalisation des relations entre Paris et Damas.

Mis à l'index par les Etats-Unis et par l’Occident, d’une manière générale, accusé de tous les maux, méprisé par Jacques Chirac, qui le tient pour responsable de l'assassinat du Premier ministre libanais Rafic Hariri, Bachar el-Assad sera reçu finalement avec tous les honneurs dus à un président par la France, avec une quarantaine d'autres chefs d'Etat.

Le président syrien s'entretiendra également avec Nicolas Sarkozy, et le chef de l'Etat français n'exclut pas éventuellement de se rendre à Damas au cours des prochaines semaines. Autrement dit, l'encombrant président syrien est redevenu fréquentable et même plus, on compte sur lui pour faire progresser le processus de paix au Proche-Orient et assurer la stabilité du Liban.

Sa présence fait grincer encore bien des dents, entre autres des casques bleus qui tiennent le régime de Damas pour les commanditaires de l'attentat contre l'immeuble Drakkar au Liban en 1983 qui avait coûté la vie à des soldats français.

L'Elysée concède bien volontiers que Bachar el-Assad n'est certes pas un exemple parfait de respects des droits de l'homme. Mais Nicolas Sarkozy a répondu à toutes les critiques lors du sommet du G8, mardi dernier, en déclarant que « même nos amis américains ont admis que c'était une chose utile ».