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Malaisie

Anouar Ibrahim, libéré, risque vingt ans de prison

par  RFI

Article publié le 17/07/2008 Dernière mise à jour le 17/07/2008 à 11:18 TU

Anouar Ibrahim et sa femme Wan Azizah Wan Ismail le 17 juillet 2008.(Photo : Reuters)

Anouar Ibrahim et sa femme Wan Azizah Wan Ismail le 17 juillet 2008.
(Photo : Reuters)

L'opposant Anouar Ibrahim a été libéré sous caution après avoir passé quelques heures en garde à vue. La police enquête sur les accusations de sodomie de l'un de ses anciens jeunes collaborateurs. Même pratiquée entre adultes consentants, c'est un crime passible de 20 ans d'emprisonnement au regard de la loi malaisienne. Sa carrière avait été compromise par une affaire semblable pour laquelle il avait été condamné et emprisonné il y a 10 ans, avant d'être gracié en 2004. Lors des dernières élections générales, en mars 2008, la coalition au pouvoir avait subi un revers électoral au bénéfice de la formation soutenue par Anouar Ibrahim. Aujourd'hui, il s'estime donc victime d'un véritable complot politique.

« Leur dossier est vide », a lancé Anouar Ibrahim aux journalistes au moment de sa libération. Pour le reste, ses déclarations traduisent l'épreuve d'une garde à vue ordinaire au cours de laquelle il estime avoir été traité comme un « criminel majeur, jeté dans une cellule, obligé de dormir à même le sol, sur le ciment froid. Ils ont vu toutes mes parties intimes... mais j'ai bien sûr refusé de me laisser photographier pour ne pas retrouver la photo publiée sur le site internet YouTube ».

Anouar Ibrahim explique qu'il a pris la décision de refuser un prélèvement d'ADN sur les conseils de ses avocats. Selon lui, la méthode est suspecte de détournement pour fabrication de « fausse preuve »... Car, après sa mésaventure voici dix ans, il estime qu'il est au coeur d'une vendetta politique. Selon lui, son arrestation qu'il déclare « sans fondement », sa brève incarcération qu'il qualifie « d'inutile », l'enchaînement des événements de ces derniers jours, montrent clairement qu'il est victime d'une « vengeance personnelle » : on veut lui faire payer son retour en politique.

L'affaire n'est pas terminée. Aujourd'hui, Anouar Ibrahim est libéré sous caution, mais il est toujours sous la menace d'une inculpation. La police poursuit son enquête et lui a donné rendez-vous pour un nouvel entretien, le 18 août.