par RFI
Article publié le 23/07/2008 Dernière mise à jour le 24/07/2008 à 01:30 TU
Le président Omar el-Béchir salue ses partisans durant un meeting à Khartoum le 15 jullet.
(Photo : Reuters)
C’est avec les honneurs militaires et une foule de 6 000 personnes que le président Omar el-Béchir a commencé ce matin, sa visite au Darfour. Quelques poignées de mains de ci, de là avec des leaders darfouriens, puis un programme qui doit l’amener aux quatre coins de la région, y compris à la frontière tchadienne.
Au menu de la visite : discours avec les leaders politiques et tribaux, signature de projets de développement ; on parle même d’une visite dans un camp de déplacés. Cette arrivée surprise et spectaculaire s’inscrit dans une vaste campagne de communication. Il faut rattraper une popularité en berne dans le pays et séduire à nouveau une opinion publique discrète.
Manifestation de soutien au président Omar el-Béchir à Khartoum le 17 juillet 2008.
(Photo : Reuters)
Côté politique et diplomatique, tout va bien en revanche, l’Union africaine, la Ligue arabe, la Libye, la Russie et la Chine se sont déjà montrées favorables pour un gel de la procédure en cours. Aujourd’hui, la Ligue arabe a même proposé la création de tribunaux spéciaux reconnus par l’ONU et donc le Soudan, pour juger les responsables éventuels de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Autre bonne nouvelle pour le président soudanais, son vice-président, le Sudiste, Salva Kiir, en visite en Ouganda, a appuyé aujourd’hui, la demande de l’Union africaine, faite aux Nations unies ces dernières heures, de repousser d’un an la demande de mandat d’arrêt international.
Béchir défie la CPI |
Les visites du chef de l'Etat soudanais dans le Darfour ont été plutôt rares depuis le début de la crise en 2003. Mais pour Omar el-Béchir, accusé de génocide par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), il y a cette fois-ci urgence. Il faut prouver que l'Etat s'intéresse à une région pourtant négligée depuis l'indépendance, et que le gouvernement fait son possible pour aider les 2 millions et demi de personnes déplacées. « Je suis venu ici au Darfour pour dire une chose, a déclaré ce matin Omar el Béchir, chaque personne déplacée doit retourner dans son village. Le gouvernement devra alors fournir les services sociaux ». Accueilli à el-Fasher, la capitale du Darfour Nord par plus de 6 000 personnes, le président soudanais a une nouvelle fois voulu défier la CPI en affichant sa décontraction : il a dansé en levant sa canne au ciel. « Ce que Ocampo a dit sur le Darfour, ce sont des mensonges nous devons trouver une solution au Darfour », a affirmé el-Béchir. Il y a un peu plus d'une semaine, le procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo a demandé la délivrance d'un mandat d'arrêt contre le président soudanais. Il l'accuse d'avoir personnellement coordonné l'action des composantes du gouvernement, de l'armée et des milices pour la mise en place d'un plan génocidaire au Darfour. |
Président soudanais
« Désormais, le Darfour vit des moments difficiles parce que le diable est venu jusqu'ici ».
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