par RFI
Article publié le 23/07/2008 Dernière mise à jour le 24/07/2008 à 04:41 TU
La disparition de Guy-André Kieffer en 2004, à Abidjan, reste toujours inexpliquée.
(Photo : www.guyandrekieffer.org)
Après avoir convoqué mi-juillet à Paris Simone Gbagbo et l'ancien ministre ivoirien de l'Economie Paul-Antoine Bohoun Bouabré, qui ne sont pas venus, le juge d'instruction français chargé de faire la lumière sur la disparition à Abidjan de Guy-André Kieffer vient encore de faire parler de lui. Mardi, Patrick Ramaël s'est rendu dans l’après-midi à l'Elysée pour saisir le dossier des autorités françaises relatif à l'enlèvement, en avril 2004, du journaliste franco-canadien.
En mai 2007, deux magistrates enquêtant sur la mort, à Djibouti, de Bernard Borrel, s'étaient vu refuser l'accès au palais de l'Elysée. Quelque 14 mois plus tard, Patrick Ramaël vient de prouver que le siège de la présidence de la République française n'est pas une citadelle judiciaire imprenable. Selon des sources proches de l'enquête, la visite du magistrat instructeur et de sa greffière a été organisée dans le plus grand secret mais sans mandat de perquisition.
Patrick Ramaël a donc misé sur la collaboration des responsables de l'ex-cellule Afrique de l'Elysée. Le pari a été gagnant puisque le juge d'instruction est reparti avec un dossier d'une cinquantaine de pages.
Parmi les documents saisis, on trouve des articles de presse relatifs à la disparition de Guy-André Kieffer, mais surtout des télégrammes diplomatiques et des notes de services de renseignement. Ces dernières classées secret-défense ont été mises sous scellés. Selon nos informations, l'existence de ce dossier a été révélée vendredi dernier à Patrick Ramaël par Michel de Bonnecorse. L'ex-patron de la cellule Afrique était alors entendu comme témoin dans cette affaire.
En tout cas, cette visite surprise du juge d'instruction à l'Elysée ressemble fort à un message à destination d'Abidjan. La justice ivoirienne évoque désormais la possibilité de commanditaires français dans l'enlèvement du journaliste, le juge Ramaël semble donc vouloir prouver ici qu'il suit toutes les pistes et qu'il n'y a pas de sanctuaire à ses investigations.
« C'est un signe intéressant envoyé à la présidence ivoirienne dont on attend probablement la même collaboration... C'est un signe très fort... »
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