Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Soudan

Béchir à la reconquête des Soudanais

par  RFI

Article publié le 25/07/2008 Dernière mise à jour le 25/07/2008 à 06:08 TU

Le président soudanais Omar el-Béchir au milieu de ses partisans, lors d'un déplacement à Al Ginana, à l'est du Darfour.(Photo : Reuters)

Le président soudanais Omar el-Béchir au milieu de ses partisans, lors d'un déplacement à Al Ginana, à l'est du Darfour.
(Photo : Reuters)

Sous la menace d'un mandat d'arrêt international pour génocide, le président du Soudan el-Béchir a terminé hier une visite au Darfour sous haute sécurité, et sans grand enthousiasme populaire. Parallèlement, dans une interview publiée hier par le Financial Times, le responsable des opérations de maintien de la paix à l'ONU, Jean-Marie Guehenno, a estimé que le Conseil de sécurité avait de « bonnes raisons » de s'interroger sur la pertinence d'un large envoi de casques bleus au Darfour. D'un autre côté, Ligue arabe, Union africaine et Nations unies auraient été invitées par le Soudan à participer à la création de tribunaux spéciaux pour juger les éventuels responsables de crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés au Soudan.

A ceux qui ne le savaient pas encore, Omar el-Bechir aime danser, il a même inventé un nouveau pas de danse : le pied de nez, qu’il réserve tout spécialement depuis dix jours à son désormais meilleur ennemi, le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno Ocampo. Hier encore, dans les dernières heures de sa visite de prestige au Darfour, à Al-Jenena, à deux pas de la frontière tchadienne, le président soudanais s’est lancé dans une démonstration de joie, la canne levée au ciel ; il est vrai qu’Allah a été souvent cité hier encore comme étant l’unique entité à laquelle se soumettrait le président.

Omar el-Béchir a tout de même tenu à faire passer un message de paix : « Nous n’excluerons personne de cette paix, ni les dirigeants tribaux, ni les leaders politiques, ni les leaders des mouvements rebelles signataires et même non signataires. »

Aujourd’hui la question se pose : quel bénéfice retirera Omar el-Béchir de cette visite ? S’il était venu pour vérifier une popularité en berne et redorer un blason terni, le président n’a pas dû repartir rassuré : la foule était parfois, hier, d’un silence de cathédrale.

D’un autre côté, si la communauté internationale s’attendait à quelques gestes ou déclarations fracassantes du président, ceux-là aussi ont dû repartir déçus. C’était le cas par exemple du chargé d’affaires américain au Soudan, Alberto Fernandez pour qui, « rien de nouveau a été annoncé lors de cette visite. »

-----------------------------------------------------------------------------------------------------

Au cours de sa visite, le président Béchir est revenu plusieurs fois sur la France qu'il accuse de nuire au processus de paix au Darfour.

Roland Marshall

Chercheur français au Centre d'études des relations internationales

« La France a joué un rôle important dans l'adoption de la résolution de l'ONU qui saisit la CPI sur le Darfour... Et le rebelle Abdelwahid Nour est à Paris... »

écouter 01 min 16 sec

25/07/2008 par Jocelyn Grange