Chine

Attentat : les Ouïghours démentent

par Nicolas Vescovacci

Article publié le 04/08/2008 Dernière mise à jour le 05/08/2008 à 05:01 TU

Malgré le démenti du Congrès mondial des Ouïghours, le doute plane encore sur leur responsabilité dans l'attentat à Kashgar, le 4 août 2008.
(Photo : AFP)

A quatre jours du coup d'envoi des Jeux Olympiques de Pékin, un attentat contre la police chinoise a fait 16 morts et 16 blessés. L'attaque a eu lieu à Kashgar, l'une des grandes villes du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine. Deux hommes ont apparemment jeté un camion bourré d'explosifs sur un groupe de policiers qui faisaient leur jogging matinal. Les autorités chinoises parlent officiellement d'une explosion de nature « terroriste » mais ne mettent en cause aucun groupe ouïghour séparatiste. Aucun rebelle nationaliste ne revendique d'ailleurs cette attaque.

Joint par RFI, un porte-parole du Congrès mondial des Ouïghours basé en Allemagne a bien du mal à expliquer les circonstances de l'attaque de Kashgar : « L'attentat nous a surpris, nous essayons de savoir ce qui s'est passé mais les Chinois contrôlent les communications ». Selon cette source, aucun séparatiste ouïghour ne serait responsable.

Le Congrès mondial des Ouïghours se garde bien de la moindre revendication. De manière ironique, il se retranche derrière la parole officielle chinoise. Selon les autorités de Pékin, les séparatistes ouïghours n'ont rien à voir avec l’attaque de ce lundi ou les récents attentats qui ont eu lieu à Shanghai ou encore à Kunming, la capitale de la province du Yunnan.

Psychose ou vérité ?

Difficile de savoir qui est à l‘origine des attentats commis au Xinjiang et dans le reste de la Chine. Si de présumés séparatistes ouïghours n’y sont pas mêlés, alors qui pourrait l’être ? Certains experts mettent en avant le parti islamique du Turkestan. Ce parti a récemment revendiqué plusieurs attentats meurtriers qui ont eu lieu principalement dans des bus, entre le mois de mai et le mois de juillet dernier.

Sur une vidéo postée sur internet, un homme parlant ouïghour et se faisant appeler le commandant Seyfullah menaçait ouvertement la Chine. Mais son discours était bien éloigné des préoccupations des séparatistes du Xinjiang. Cet inconnu réclamait en effet l’établissement de la charia et du califat.

Ce genre de propos rappelle al-Qaïda et les réseaux islamistes, mais pas les Ouïghours du Xinjiang. Alors les JO de Pékin seraient-ils menacés ? Selon certains experts américains, la menace est crédible. Le problème étant qu’on ne sait pas d'où elle pourrait venir.