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France

Marché du travail : un état des lieux surprenant

par Myriam Berber

Article publié le 06/08/2008 Dernière mise à jour le 06/08/2008 à 16:12 TU

En France, les ouvriers connaissent un taux de chômage (9,5%) trois fois plus élevé que les cadres (3,3%).(Photo : AFP)

En France, les ouvriers connaissent un taux de chômage (9,5%) trois fois plus élevé que les cadres (3,3%).
(Photo : AFP)

L’Institut national de la statistique (Insee) a publié, mercredi 6 août 2008, sa dernière enquête sur le marché du travail en France. En 2007, le chômage a touché 8 % de la population active mais se double d’une augmentation des emplois précaires (CDD, intérim). La grande surprise vient de la durée hebdomadaire du travail en France qui se stabilise autour de 41 heures.

A un moment où le débat sur le temps de travail est relancé, avec l’adoption de la loi assouplissant les 35 heures, l’enquête « Photographie du marché du travail en 2007 » publiée par l’Insee fournit de précieux éléments sur le temps réellement travaillé par les Français. La durée moyenne pour une semaine normale de travail (sans congé, ni absence) atteint 41 heures, loin des 35 heures légales. La France se situe donc un peu en dessous de la moyenne européenne qui est de 41,9 (source : Eurostat, l’Office européen de statistiques).

Ce sont les agriculteurs qui arrivent en tête avec 58,8 heures de travail hebdomadaires, suivis des artisans, commerçants et chefs d’entreprise avec 55 heures par semaine. Du côté des salariés, l’Insee confirme que les cadres travaillent 44 heures et les professions intermédiaires 39,3 heures. Les employés et les ouvriers arrivent les derniers avec respectivement 38,2 et 37,8 heures. Reste que la question de la productivité en France n’est pas abordée par l’Insee.

Plein-emploi chez les cadres

D’un point de vue plus général, l’enquête de l’Insee souligne que la population française, âgée de 15 ans ou plus, se divise en deux. Un premier ensemble concerne les actifs, soit 27,8 millions de personnes dont 25,6 millions en emploi et 2,2 millions au chômage. Le second ensemble concerne les inactifs, soit 21,6 millions de personnes. 90% des personnes entre 15 et 64 ans qui travaillent sont des salariés et le secteur tertiaire emploie, à lui seul, huit salariés sur dix.

L’enquête de l’Insee montre une amélioration du marché de l’emploi en 2007 qui a permis de ramener le taux de chômage de 8,8% à 8%. Ce recul du nombre de chômeurs touche toutes les catégories de la société, y compris les moins de 24 ans, dont le taux reste tout de même le plus élevé :19,3%. La grande surprise vient du faible taux de chômage des cadres, deux fois moins élevé que dans la population totale. Avec un taux de 3,3% en 2007, les cadres se trouvent en situation de quasi-plein emploi. Un chômage considéré comme « frictionnel » ou de « transition » par les spécialistes, puisqu’il n’illustre plus que la courte période d’inactivité entre deux emplois.  

Plus de chômage, chez les femmes, les ouvrières

L’Insee démontre chiffres à l’appui que ce sont les étudiants qui ont suivi un enseignement supérieur court (DUT, BTS) qui s’en sortent le mieux avec un taux de chômage de 5,2%. Les diplômes des écoles paramédicales (infirmière, kinésithérapeute) restent également de bons atouts. Mais l'enquête montre que, si le chômage a diminué l'an dernier, cela n'a pas permis d'enrayer deux tendances lourdes du marché du travail. D'une part, la hausse progressive des formes précaires d'emploi, comme l'intérim, les stages et les CDD qui représentent 12% de l'emploi. D'autre part, l'importance du temps partiel, qui  concerne 17,2% des salariés dont un tiers voudraient travailler plus.

Face au chômage, de fortes inégalités subsistent du côté des femmes et des seniors. Les taux masculin et féminin sont respectivement de 7,4% et 8,5%, soit près d’un point de différence. En 2007, 16% des ouvrières sont au chômage contre 9,5% des ouvriers. L’enquête de l’Insee révèle également que les entreprises recrutent peu de salariés qui ont dépassé la cinquantaine. Les seniors ne représentent que 7% des salariés ayant moins d’un an d’ancienneté chez leur employeur, alors qu’ils constituent 17% des chômeurs.