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Algérie / Iran

Bouteflika, le médiateur idéal

par  RFI

Article publié le 12/08/2008 Dernière mise à jour le 13/08/2008 à 05:43 TU

Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika (g) et son homologue iranien, Mahmoud Ahmadinejad, à Téhéran, lundi 11 août 2008.(Photo : Reuters)

Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika (g) et son homologue iranien, Mahmoud Ahmadinejad, à Téhéran, lundi 11 août 2008.
(Photo : Reuters)

Le chef de l'Etat algérien est parti de Téhéran après deux jours d'une visite d'Etat très politique. Avant de partir, Abdelaziz Bouteflika a assisté à la signature de deux accords bilatéraux portant sur la fiscalité et la coopération douanière. Les échanges commerciaux entre les deux pays n'ont représenté qu’un peu plus de 50 millions de dollars l'an dernier. Mais Alger veut surtout occuper un rang de puissance régionale, en jouant un rôle de médiateur dans le bras de fer opposant Téhéran aux 5 plus 1 sur le dossier du nucléaire.

Le soutien annoncé publiquement et à maintes reprises par l’Algérie quant au droit de tous les pays de bénéficier du nucléaire civil constitue un point d’appui important pour l’Iran. Ce pays se trouve dans une situation proche de l’isolement pour des raisons liées, justement, à son refus d’interrompre son programme d’enrichissement de l’uranium. Ajoutons que dans ce cadre, de par ses bons rapports avec les pays occidentaux, Alger est perçue par Téhéran comme le « médiateur idéal ».

Une intervention russe ou chinoise dans ce dossier aura toutes les chances d’être interprétée négativement par Washington et ses alliés. Il faut dire, en ce sens, que l’Iran est en quête de partenaires et d’alliés parmi les pays disposant d’une position stratégique sur le plan diplomatique et géographique.

Le choix d’Alger comme médiateur est lié en partie, au fait que les relations entre les deux pays ne datent pas d’aujourd’hui. L’Algérie a déjà servi, rappelons-le, de conciliateur dans le règlement du conflit irako-iranien. Les relations bilatérales ont passé une période de crise dans les années 90 avant que les présidents Khatami et Bouteflika ne redressent la barre en 2003. 

Dans le même registre, les Américains ont, de leur côté, sollicité Alger pour convaincre l’Iran de coopérer avec l’Aiea. Dans la crise qui oppose l'Iran aux pays occidentaux sur le droit de Téhéran à maîtriser l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, l'Algérie a apporté un soutien indéfectible et sans équivoque, régulièrement réitéré.

C'est une position de principe sachant que l'Iran, pas plus ou moins que d'autres pays qui ont les mêmes aspirations, n'a le droit d'être suspecté d'avoir en la circonstance des desseins militaires inavouables. Les puissances nucléaires militaires régionales, l'Inde, le Pakistan et Israël, n'ont pas subi le même traitement.