par RFI
Article publié le 21/08/2008 Dernière mise à jour le 22/08/2008 à 06:36 TU
La cérémonie religieuse s’est déroulée, en l’église Saint-Louis des Invalides. Elle est célébrée par Monseigneur Le Gall, évêques aux Armées. Le président de la République, Nicolas Sarkozy et le Premier ministre, François Fillon, sont entourés d’une grande partie des membres du gouvernement, le président de l’Assemblée nationale, ainsi que de nombreux parlementaires réunis dans cet hommage national.
Ce sont les camarades des soldats tués qui ont porté les cercueils et le mot camarade prend ici tout son sens, puisque ce sont eux qui ont partagé la vie et le quotidien de ces jeunes militaires tués, à qui, on rend hommage aujourd’hui.
Les familles des soldats tués en Afghanistan, aux Invalides, le 21 août 2008.
(Photo : extrait vidéo France 24)
Une cérémonie militaire succède à la célébration religieuse, avec la traditionnelle sonnerie aux morts. Après la revue des troupes, le président de la République a prononcé un éloge funèbre et il a décoré les dix soldats français tués à titre posthume.
Président de la République française
« Nous n'avons pas le droit de perdre là-bas (...) la défaite à l'autre bout du monde se paiera par une défaite sur le territoire de la République française. »
Il a dit toute sa détermination en affirmant que tous les enseignements seront tirés de cette tragédie alors qu'une polémique éclate en France sur les circonstances de l’embuscade, dans laquelle sont tombés ces soldats. Selon le journal Le Monde : « Des soldats blessés au combat mettent en cause leur commandement, évoquant notamment des problèmes de coordination, et peut-être aussi des tirs fratricides de la part de la force de l’OTAN, ou des forces de l’armée nationale afghane ».
En effet, la presse et l'opposition s'interrogent sur le bien-fondé de l'envoi de militaire français en Afghanistan. Des militaires « jeunes et inexpérimentés ».
« Je les ai eus au téléphone il y a moins d'une semaine, et oui, ils avaient peur ! Ils s'étaient fait attaquer cinq fois en une semaine. Ils n'étaient pas rassurés. »
A Castres, toute la population est très touchée par le drame |
Castres est une ville de moins de 50 000 habitants, dans le sud-ouest de la France, plutôt enclavée, qui accueille un régiment de 6 000 soldats avec leurs familles, implanté en plein centre ville. Ici tout le monde connaît au moins un membre du 8e Régiment de parachutistes. Tout le monde se sent donc concerné par cette tragédie, qui est dans tous les esprits et dans toutes les conversations. Castres est aujourd’hui, vraiment une ville en deuil. Dans les réactions, il y a évidemment des témoignages de sympathie pour les familles des victimes, mais il y a aussi des interrogations. Une jeune femme de vingt ans qui connaît des soldats envoyés en Afghanistan, explique par exemple que certains ne sont entrés au 8e Régiment de parachutistes que depuis un an seulement, et qu’ils n’étaient pas préparés pour des opérations aussi dangereuses. Il y a aussi cette phrase écrite par un ancien militaire sur le registre de condoléances à la mairie de Castres : « Je laisse ici une grande pensée pour ceux qui sont morts, peut-être sans savoir pourquoi ». On le sent, derrière la compassion et la tristesse, il y a donc un certain malaise perceptible, avec cette question : « Pourquoi des soldats si jeunes, sans expérience, ont-ils été envoyés, dans une zone aussi dangereuse ? ». |
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